Début avril, plus d’une cinquantaine de pêcheurs artisanaux ont été découverts avec des brûlures sur les lèvres et les parties intimes. Une éruption cutanée de source inconnue mais, que les victimes ont affirmé avoir contracté en haute mer.
Bien que le nombre se soit accru au fil du temps, « de 53 à 115 », la plupart des victimes ont été prises en charge et les plus graves hospitalisées au service de chirurgie plastique et des grands brûlés de Donka.
Les ministères de la Santé et des services du ministère de la pêche en charge de la sécurité sanitaire avaient effectué des prélèvements sanguins et, procédé à des collectes d’échantillons d’eau de la zone maritime ciblée pour des examens chimiques et biomédicaux.
Après près de deux semaines, un rapport d’analyse pour déterminer la cause de l’éruption cutanée vient d’être communiqué par l’Institut National de la Santé Publique.
Sollicité dans le souci de concordances des résultats (pH), le 17 avril 2023 par le directeur du laboratoire d’analyses environnementales (LAE), afin de réaliser d’autres paramètres physicochimiques, l’Institut National de Santé Publique (INSP) tire la conclusion suivante : « l’échantillon d’eau de mer jaunâtre reçu à l’INSP a été analysé pour neuf (9) paramètres physicochimiques parmi lesquels seuls deux (2) paramètres (Nickel et Zinc) étaient dans les valeurs limites. La mesure de la turbidité obtenue (2400NTU) est largement dépassée. Il ressort que ses résultats présentent une très forte minéralisation et une acidité très forte (pH 1,42). Cela a pour conséquence la baisse de la salinité et une augmentation des teneurs en phosphate (5,7mg/L), les nitrites (38mg/L), les silices (160 mg/L), le cuivre (0,2mg/L). Les mesures de l’oxygène dissous trouvées 5,38ppm est favorable pour peu de gros poissons. L’oxygène dissous ayant une concentration inférieure à 5,5 mg/L aura un effet négatif sur la plupart des poissons et sur les étapes de la vie des poissons. Nous n’avons pas pu réaliser les métaux lourds tels que l’Arsenic, le Cadmium, le Plomb,… par manque de plateau technique. N.B : Ces valeurs extrêmement élevées pourraient être dues aux déversements des produits toxiques en haute mer ».
Par ailleurs, le medecin en charge des victimes Dr Karamba Kaba, avait aussi confié que, ces brûlures et éruptions cutanées sont causées par des substances chimiques, écartant ainsi toutes sources bactériennes.
Par conséquent, l’INSP recommande entre autres, de « renforcer la synergie entre les laboratoires du pays pour une réactivité rapide en cas de déversement similaire ; Renforcer la surveillance des eaux guinéennes par des patrouilles mixtes Forces de défense, forces de sécurité, Service des Milieux Marins et Zones Côtières, OGPNRF, etc. ; – Contrôler les navires à l’entrée et à la sortie des eaux guinéennes; – Rechercher les navires ayant stationné ou traversé la zone impactée par le déversement pour pouvoir identifier l’auteur de ce déversement ; – Poursuivre les analyses des échantillons en synergie avec les laboratoires disposants des plateaux techniques d’analyse (Pollution) pour une meilleure atteinte des objectifs ; – Dépolluer le site concerné le plus rapidement possible… ».