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Environnement et écosystème : De l’urgence du fonds vert pour les pays sahéliens

C’est le peu que l’on puisse dire. Avec la raréfaction des pluies, le tarissement des cours d’eau, des lacs et des sources, les sols s’assèchent sous les arbres et causent la disparition des petites végétations en premier lieu. La déforestation par la coupe des bois, la carbonisation  et les feux de brousse feront le reste pour inviter le désert à venir à grands pas. A partir de là, on voit bien que le cycle de l’eau est nettement coupé. Les fortes chaleurs provoquent de fortes évaporations, mais les concentrations et condensations se font de plus en plus à haute altitude avant de se précipiter. Plus les pluies proviennent des hautes altitudes, plus elles s’abattent avec violence en entrainant des masses d’air plus grandes pour faire plus de dégâts. Les sols étant asséchés et endurcis par la longue période de sècheresse, ils se laissent peu pénétrer par des grandes pluies, qui déversent des tonnes d’eau dans un laps de temps, d’où des inondations sans que les arbres des forêts n’aient eu le temps de voir les eaux s’infiltrer jusqu’au niveau de leurs racines profondes, à plus forte raison atteindre les nappes souterraines et aquifères pour renouveler les stocks pompés par les forages. D’année en année, les réserves d’eau, qui se sont accumulées pendant des millénaires, baissent, diminuent et laissent des vides et des creux.

 Avec la démographie galopante, le problème crucial de l’eau amène les dirigeants et les politiques à la solution la plus économique, la plus facile et la plus rapide : les forages.

Pour les populations rurales, qui ont l’habitude d’aller chercher de l’eau à des kilomètres, voir de l’eau couler à la pompe est un sentiment de reconnaissance que tous les politiques cherchent, tout en connaissant  les conséquences catastrophiques pour demain.

Dans les zones rurales et même dans les centres urbains, le nombre de forages est incommensurable. La fourniture de l’eau courante au robinet est le cadet des soucis des gouvernants. On a entendu, dans un débat sur RFJ que les gouvernants africains ne comptent que sur l’aide extérieure pour donner de l’eau à leurs propres populations. Mais c’était peu dire, puisque personne n’a dit que l’aide extérieure pourrait suffire largement à donner de l’eau à tout le monde, en portion congrue, si l’aide n’était pas en grande partie détournée. Il y a, certes, des déperditions avec des branchements clandestins et des factures détournées, mais il y a que la grande partie détournée est dans les grandes structures, si l’on se réfère au train de vie des cadres de ce secteur, qui semblent rouler tous sur l’or, de la soif des autres.

Si on ne prend que Conakry comme exemple, depuis que la coopération japonaise a commencé à fournir de l’aide dans le domaine de l’eau, depuis les années 80-90-2000 jusqu’à nos jours, ce volume d’aide par rapport à la performance des prestations des services dans la fourniture de l’eau fait tomber les bras. La SEG, au lieu de s’améliorer, est en net recul, et c’est le nombre grandissant de la population qui est coupable. La même chanson est connue depuis les années 2000, comme pour dire que les aides dans ce domaine ne font que combler tout juste le gap causer par le nombre d’habitants en surplus d’année en année.

 L’arrivée de Alpha Condé n’a rien changé, en dépit de l’aide accrue d’année en année. Conakry, la capitale diplomatique, est laissée pour compte. Tout le monde parle de détournements à grande échelle.

On ne sait pas s’il est au courant de ce qui se passe un peu partout. On profite de l’opportunité pour l’en informer.

Dans l’urgence, cette solution est acceptable, mais elle doit trouver la solution de rechange au plus vite. Cette préoccupation doit être dans l’idée des dirigeants des pays concernés avant qu’il ne soit trop tard. Il ne faut pas se dire que tant que les forages donnent satisfaction, tout va bien. Attention !  on a entendu  (ne serait-ce pas en RDC ou où-là ?) que des populations ont été contaminées par choléra contenu dans l’eau d’un forage, ce qui peut faire frémir en pensant à un sabotage à but génocidaire. C’est un cas ponctuel, mais il faut le relever pour attirer l’attention de tous.

Tout ce qui vient d’être dit n’est pas l’essentiel puisque tout cela peut être vite remédié, ce qui ne peut, par contre, pas être remédié, c’est que le pompage à outrance des forages laisse des  creux, des vides et des gouffres monstrueux dans le sous-sol pour fragiliser l’écorce terrestre, sous laquelle des immeubles de plus en plus hauts et lourds sont appelés à être édifiés. En cas de séisme ou de secousses sismiques, des effondrements en chaîne et à effet domino ne doivent étonner personne pour dire adieu veaux-vaches-cochons et « Conakry vision 2040 », Dakar, Ouagadougou, Bamako… vision 2039…. Tous les pays sont concernés par la catastrophe future.

Il est temps de débloquer rapidement le Fonds verts pour permettre aux pays de retenir, de traiter les eaux de surface, de les drainer vers le zones asséchées pour réparer les dégâts causés par les forages depuis plus de deux ou trois décennies. Les végétaux et les nappes souterraines en ont cruellement besoin. La maîtrise de l’eau est le premier impératif pour les prochaines années.

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