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Entreprenariat : l’inclusion financière des jeunes et des femmes en débats à Conakry

Dans le cadre de son initiative pour favoriser l’inclusion financière des femmes et des jeunes, le Centre Africain pour la Transformation Economique « ACET » a organisé le mercredi 23 janvier 2019 dans un hôtel de la place, un atelier de validation de l’étude sur la promotion de l’inclusion financière des femmes et des jeunes pour l’entreprenariat et la création d’emploi.

Une soixantaine de participants, issus des ONG, du ministère de la Jeunesse, celui de l’Action Sociale et de la promotion féminine, des banques, des institutions de micro-finances et autres associations apparentées, ont pris part à cette rencontre d’échanges.

Au cours de son allocution de circonstance, le Directeur principal de recherche et conseil en politique de la structure panafricaine ACET, Dr Edward K. Brown, rappellera que l’objectif de cet atelier est de présenter les résultats préliminaires de l’étude sur la promotion de l’inclusion financière des femmes et des jeunes en Guinée et d’obtenir les réactions des personnes ressources notamment le gouvernement et les autres acteurs dans le secteur financier.

«Cet atelier est donc une occasion de récolter des données supplémentaires qualitatives sur le problème d’inclusion des femmes et des jeunes dans le domaine financier. Donc, on a fait l’étude à travers plusieurs couches sociales mais toujours est-il qu’il y a besoin de valider maintenant les résultats des études », a indiqué Dr Brown.

Pour sa part, représentant le ministre de l’Enseignement Supérieur en Guinée, le directeur national de l’Enseignement Supérieur Dr Lansana Sylla a indiqué que son département s’inscrit dans le cadre de la création de l’emploi pour les jeunes.

«Notre stratégie d’inclusion financière préconise un système financier réactif orienté vers le développement qui répond aux besoins de la population guinéenne où la majeure partie de celle-ci est rurale où 80% des femmes vivent de l’agriculture et où plus de 60% des jeunes sont sans emploi (…). La pénétration bancaire de notre pays est de 15%. Le département est heureux de noter que beaucoup d’efforts ont été déployés dans ce domaine pour veiller à ce qu’une stratégie soit élaborée. Par exemple, la Banque Centrale finalise actuellement un document de stratégie globale. Au sein de notre département, nous avons essayé de promouvoir la formation qui est absolument nécessaire pour le développement économique et suivre les étudiants dans leur insertion professionnelle puisqu’il y a un grand nombre qui sort de nos universités. Donc, le ministère de l’Enseignement supérieur cherche toujours le créneau pour faciliter l’emploi de ces jeunes», a fait savoir Dr Lansana Sylla.

Il a été question au cours de l’atelier de présenter les résultats de l’étude sur la situation des femmes et des jeunes dans le cadre de la bancarisation. Selon les résultats de l’étude présentée par M. Sadio Diallo, les femmes représentent 56% de la population adulte non-bancarisée et 33% des jeunes ont moins de chance pour créer des comptes d’épargnes.

Les participants à cet atelier ont apprécié l’importance qu’accordent les organisateurs à l’inclusion financière des femmes et des jeunes en Guinée.  Selon la présidente du conseil d’administration de la MUFFA (Mutuelle Financières des Femmes Africaines) de Matoto, Mme. Kéita Hadja Djénabou, «l’inclusion financière aide les femmes à être autonome et indépendante pour le développement de leur entreprise. Depuis la création de la MUFFA  en Guinée par exemple, les femmes arrivent à développer leurs propres entreprises dans tous les secteurs. Il y a des femmes maraichères qui s’en sortent très bien avec le peu qu’elles gagnent et ont pu améliorer leurs conditions de vie.»

Mme. Kéita a, par ailleurs, sollicité la démultiplication des formations par les partenaires afin de rendre plus rentables et pérennes leurs activités. Parce que, dira-t-elle,  s’il n’y pas de suivi ou encore de financement, l’entreprise n’ira pas loin.

Participant à cette activité au nom de Global services, une ONG évoluant dans le domaine de l’inclusion financière, Alioune Kandjé a, de son côté, déclaré que : «l’approche par l’inclusion financière des femmes et des jeunes apporte une idée originale qui pourrait faire décoller le principe de base d’un développement dans les pays africains. Et aujourd’hui, qui parle de développement, parle de tout un processus pour l’implication de chaque citoyen. Pour le décollage des pays africains, il faudrait que la femme et la jeunesse soient au cœur et de manière inclusive au sein des projets aussi bien dans le monde urbain que rural.»

Parlant justement du développement par l’inclusion financière, Habib Diallo, un des participants au dit atelier, a invité, de son côté, le gouvernement à faciliter l’accès aux crédits.

«Il va falloir que l’Etat prenne ses responsabilités en élaborant des textes de lois allant dans le sens de pouvoir faciliter l’accès par les jeunes aux différents crédits afin qu’ils puissent s’épanouir, investir, créer des activités génératrices de revenus au niveau local, au niveau national. L’Etat a l’obligation de vulgariser les textes même dans les langues nationales. Le constat aujourd’hui est que même dans les universités, les jeunes ne savent pas qu’il y a la possibilité de pouvoir bénéficier d’un certain nombre de financements de la part des institutions financières du pays. Il y a une méconnaissance totale. En plus, c’est aussi du devoir des banques et institutions de micro-finances de partir vers les citoyens pour leur vendre leurs services. Donc cet atelier de validation est très salutaire, mais il y a un travail à faire en amont », a fait remarquer Habib Diallo.

A noter par ailleurs, qu’outre la Guinée, 5 autres pays du continent africain sont concernés par cette étude basée sur l’inclusion financière des femmes et des jeunes pour l’entreprenariat et la création d’emploi.

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