La majorité de la jeunesse de Lélouma ne rêve que de l’eldorado européen. Mais contrairement à tous ceux qui se laissent gagner par le mirage de la vie occidentale faite de paillette et de glamours, il y en a qui tiennent à rester au pays pour entreprendre des activités génératrices de revenus, dans des domaines comme l’agriculture. C’est le cas de ce jeune diplômé du nom de Mamoudou Talibé Diallo, qui s’investit dans la culture de la pomme de terre et autres légumes, en vue de vivre à la sueur de son front.
Ce jeune d’environ trente ans, titulaire d’un diplôme en administration de sport gère aujourd’hui une superficie d’environ deux hectares et demie au niveau de la commune urbaine de Lélouma.
Pour en savoir davantage sur les motivations de ce jeune diplômé ou encore sur les cultures auxquelles il mise et son objectif à long terme, la rédaction locale de l’a rencontré dans son champ.
« Après mes études, en 2015 à Conakry, pour la petite histoire, un de mes cousins vivant en Europe m’a contacté pour me proposer de nous lancer dans l’agriculture si toutefois je serais intéressé. Après réflexion, et comme nous possédons des terres cultivables, j’ai fini par accepter sa proposition pour rentrer ici à Lélouma et entamé les activités agricoles », explique Mamoudou Talibé Diallo avant d’ajouter « c’est comme ça que tout a commencé. Nous avons pour la première saison, démarré avec trois cents kilo de semences de pomme de terre. Et la récolte a été vraiment exceptionnelle. Ç’avait très bien donné. Et je crois que c’est à partir de là que j’ai commencé à devenir accroc à l’agriculture. Aujourd’hui, l’objectif c’est de faire mille kilo de semences de pomme de terre. Nous sommes en train de voir comment s’y prendre », se félicite Talibé Diallo.
De la pomme de terre, Talibé Diallo et acolytes se focalisent sur la culture des choux et des oignons.
« Vous savez, je me suis dit que Timbi-Madina (Pita) est reconnue aujourd’hui dans la production de la pomme de terre. C’est vraiment une fierté. Et l’objectif qu’on s’est fixé est de nous focaliser essentiellement sur la production des oignons. Car des experts avaient fait ici des études et qui ont révélé que le sol de Lélouma est un sol extraordinaire pour la production des oignons. Et nous voulons que Lélouma soit reconnu dans la production des oignons comme Timbi-Madina l’est pour la pomme de terre. Mais malheureusement lors de notre premier essai, les eaux du barrage en construction ici sont montées inonder la pépinière. C’est pourquoi après ça, j’ai fait les choux et aujourd’hui comme vous pouvez le constater je suis actuellement avec ces aubergines que vous voyez là. Et ça aussi c’est une très grande fierté. Je suis actuellement en train d’approvisionner le marché de légumes qui sont extrêmement convoité », se réjouit une fois encore Talibé Diallo.
Bananeraies, maïs, aubergines sont florissant aujourd’hui dans ce champ d’un peu moins de trois hectares, seulement quatre ans après son démarrage et à la satisfaction de ce jeune diplômé plein d’initiative et de motivation.
De l’agriculture, Mamoudou Talibé Diallo a déjà un autre pied dans l’apiculture. De trois ruches pour un début, actuellement il en ait venu à une trentaine.
« A côté de l’agriculture, et toujours grâce aux conseils de mon cousin, on a pris aussi l’initiative de confectionner des ruches pour la domestication des abeilles dans le but d’avoir le miel et même la cire. Nous avons commencé avec trois ruches. Avec ces trois ruches nous avons pu récupérer près de 27 litres de miel d’une excellente qualité. Et ça nous a réconfortés et aujourd’hui nous sommes à trente ruches. On compte pour le moment poursuivre avec ce total-là, car c’est des ruches recyclables et essayer de voir ce que ça donne », précise-t-il.
Toujours, dans la même logique, étant donné que Lélouma s’approvisionne en poisson à partir de Labé, Mamoudou a déjà posé des jalons aussi dans la pisciculture. Son objectif est de ravitailler le marché de Lélouma en poisson.
« Depuis tout petit, je me souviens que nos mamans se sont toujours approvisionnées en poisson depuis Labé. Nous voulons à long terme desservir Lélouma en poisson. Là aussi, comme vous l’avez constaté, une piscine de près de douze mètres carrés est en phase d’achèvement. On a mené quelques recherches par rapport à ça et nous espérons que ça va aussi marché. En tout cas un va tenter le coût », rassure toujours Talibé Diallo.
Cependant, dans ses différentes activités, ce jeune agriculteur est parfois confronté à des problèmes, notamment avec l’eau. Aujourd’hui, il est en phase de résoudre ce problème en installant un système d’irrigation pour tout le champ. Mais le problème lié à la main d’œuvre reste et demeure persistant car on y trouve presque pas à en croire Mamoudou Talibé Diallo.
Ce genre d’initiative est salutaire et doit surtout servir d’exemple à la jeunesse d’aujourd’hui en proie au chômage pour trouver la voix du salut contre la pauvreté. Car il est bien possible de réussir chez nous.