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Entrée 2023-2024 : Des parents d’élèves dénoncent la hausse injustifiée des mensualités dans les écoles privées

Comme annoncé par le ministère de l’Éducation, la rentrée des classes pour l’année 2023-2024, prévue pour ce 3 octobre, s’approche à grands pas. Dans le feu de l’action pour les préparatifs de cette entrée, bon nombre de parents d’élèves ne savent pas à quel saint se vouer. Si jusqu’à présent, on ne se plaignait que de la cherté des fournitures scolaires à cette période, le phénomène de la hausse des mensualités des écoles privées s’invite à la danse. Dans les communes de Matoto et Matam, par exemple, la plupart des établissements ont revu leurs tarifs à la hausse, sans justification préalable selon les parents d’élèves. Pour la plupart des établissements visités, les tarifs ont été augmentés de 5 à 10 %, selon le niveau d’étude, soit 50 000 à 100 000 GNF de plus par rapport aux anciens tarifs.

Le désespoir et l’exaspération se lisent dans les yeux de dame Makhissa, croisée à la sortie d’une école. « C’est inadmissible. Dans cette période où la conjoncture est dure et le pouvoir d’achat des Guinéens est extrêmement faible, l’éducation devient aussi un luxe pour nos enfants. J’ai quatre enfants dans cette école. Celui pour qui je payais un million cent mille (1 100 000 GNF) l’année dernière, on me dit cette année un million cinq cent mille (1 500 000 GNF), pour la même classe de son petit frère. Les tarifs ont augmenté à tous les niveaux, que ce soit de cinquante mille ou de cent mille. Aucune justification valable ne m’a été donnée par l’administration », s’est-elle indignée.

Interrogés sur cette situation, la plupart des responsables d’école n’ont pas voulu répondre à nos questions. Cependant, Monsieur Camara, qui a bien voulu taire le nom de son groupe scolaire, a déclaré : « Nous avons aussi des charges. Les parents exigent un enseignement de qualité, et ces enseignants qualifiés aspirent toujours à une augmentation pour de meilleurs services. C’est une affaire qui doit tourner. Ce n’est pas notre volonté d’augmenter les tarifs, mais on ne peut pas demander plus et donner moins« .

Dans la plupart de ces quartiers, le constat révèle une multiplication des établissements privés par rapport à un nombre modeste d’écoles publiques. Au niveau élémentaire, par exemple, les écoles publiques sont presque inexistantes, sinon trop éloignées des zones fortement habitées. Un facteur qui favorise les établissements privés par rapport aux écoles publiques, selon Amadou Oury Diallo. « Pour tout le secteur du marché de Tanènè jusqu’à Béhanzin, nous n’avons qu’une seule école élémentaire publique, l’EP d’aviation. L’autre se trouve jusqu’à Tanènè III, sinon, il faut aller à la cité de l’air. Quand on prend un enfant de la première année en quatrième, c’est loin et c’est dangereux, car ils traversent la route. Donc, pour la qualité et la sécurité de nos enfants, on se tourne vers les écoles privées qui sont à chaque coin de rue ».

Selon l’inspecteur général de l’éducation, rien n’explique cette augmentation du point de vue administratif. D’ailleurs, dit-il, « nous ne sommes pas au cœur de cette pratique. La dernière réunion que nous avons eue avait pour but de fixer les frais d’inscription à un maximum de 150 000 GNF et les frais de réinscription à un maximum de 100 000 GNF, et ces plafonds ont été respectés depuis l’année dernière. Cependant, en ce qui concerne les mensualités, les chefs d’établissement ont agi de leur propre chef, sans aucune justification administrative« , a déclaré Morlaye Yattara, avant de promettre que l’inspection va travailler sur ce phénomène et prendre les mesures qui s’imposent.

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