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Entre chauffeurs et passagers : plus qu’une simple proximité, ils sont parfois des ‘’complices crapules’’ !

Si vous voyez de temps à autre, passagers et chauffards de notre bled en palabres pour des peccadilles, n’allez pas croire qu’ils sont ennemis. Loin de là ! Sur bien de choses, ils s’entendent parfaitement. Ils seraient même quelquefois complices. (Image d’archives)

En général, le chauffard est toujours gagnant dans ses rapports avec ses passagers. Malgré qu’il leur ait fait payer le trajet, rubis sur l’ongle, au point de départ ou que le confort et l’accueil à bord de son véhicule soient des plus aléatoires, ces derniers lui concèdent toujours un bonus, souvent servi au cours du trajet. Dans les moments difficiles, voire tragiques qui surviennent (panne, incident ou accident), ils sont prompts à lui apporter spontanément, un soutien attentif et une solidarité active qui surprennent. Ils ne l’abandonnent guère et parfois même, cette bienfaisance est poussée à son paroxysme.

C’est le cas, lorsqu’on voit des passagers prendre fait et cause pour leur chauffard, face aux policiers ou gendarmes. A l’occasion, il n’est pas rare qu’ils s’en prennent vertement à eux. Ils les accablent de tous les noms d’oiseaux, s’ils ne les prennent pas au collet. Tout cela pour « défendre » leur ‘’brave’’ chauffeur, qui est pourtant censé obtempérer aux sommations des agents, en toutes circonstances. D’ailleurs, le connaissent-ils ? Sont-ils capables de le juger ? Est-il bon ou mauvais ? Ils n’en savent que dalle. Mais, dans ce cas de figure, tant pis pour les flics ou gendarmes qui entendent appliquer la loi. Ils ont tort de les retarder. C’est tout ce qui les préoccupe. Ils soutiennent mordicus que leur chauffeur a raison sur toute la ligne. Il n’y a donc pas lieu de ‘’l’emmerder’’ et de leur faire perdre du temps. Eux, ils sont pressés et doivent continuer au plus vite leur voyage.

Quand on voit une telle scène, il s’en produit bien quelquefois, on est tout simplement éberlué, dépassé. On croit rêver. Des passagers qui s’en prennent délibérément à des agents dans l’exercice de leur fonction et cela, de façon gratuite et désobligeante. Pendant ce temps, ils sont bien conscients que leur chauffeur est en faute. Ils sont témoins de la mauvaise conduite que les agents lui reprochent ou du fait qu’il n’a pas ses papiers en règle. Ils savent tout cela, puisque dans le véhicule, tout se sait, tout se discute entre passagers et chauffeurs. Ils voient, entendent, constatent et comprennent tout ce qui se passe pendant le trajet.

Si vous permettez l’usage réitéré de l’argot, les passagers dans notre bled prennent fait et cause pour le chauffard qui les transporte. C’est à croire qu’ils subissent les effets d’un philtre magique qui les obnubile. Tellement ils semblent être sous le charme ou l’envoûtement des chauffards qui les transportent.

On a vu des passagers à bord d’un taxi sur la RN1 garder le silence après que leur véhicule eut heurté mortellement deux personnes sur moto, sans s’arrêter, à quelques kilomètres de Mamou. C’est un vieux dossier me dira-t-on, mais qui mérite qu’on le rappelle.

Le chef d’escadron à la retraite Pépé Monémou était alors responsable du service constat à la gendarmerie de Mamou, elle-même dirigée à l’époque par le lieutenant-colonel à la retraite, Oumou Hawa Bah. Les enquêtes menées avaient permis d’arrêter le taxi en cause à Dalaba. Mais, ce qui avait largement surpris et déçu tous ceux qui avaient eu vent de l’accident, c’est le comportement inqualifiable des passagers de ce taxi. Aucun d’entre eux n’avait pipé mot. Ils s’étaient tous abstenus de dénoncer les faits, cautionnant donc tacitement, l’acte d’homicide involontaire suivi de délit de fuite commis par le chauffeur. Cela faisait d’eux des complices du fait incriminé. Interrogés sur les faits par les gendarmes, ils ont tous affirmé n’avoir rien vu ni entendu de l’accident. Ils dormaient, ont-ils prétendu !!!

C’est à se demander à quoi tient une telle attitude ? Comment peut-on cautionner un tel acte commis par un chauffeur qui vous transporte, même si c’est à titre gracieux, quoique ce ne soit pas le cas ici ? Le voyage est tarifé. Vous vous en êtes acquitté. Qui y a -t-il encore d’autres, qui vous motive à vous taire devant un accident mortel ?

Vous êtes conscient qu’un tel chauffeur peut, s’il y a lieu, au regard de l’acte qu’il a commis sans s’arrêter, vous livrer sans hésiter aux coupeurs de route ou fuir et vous abandonner en pleine brousse en cas d’accident grave.

La morale et le civisme nous commandent de ne jamais manquer de dénoncer le mal, d’où qu’il vienne. C’est un devoir citoyen auquel nous sommes tous astreints.

Une autre forme de criminalité se produit dans la capitale. De temps à autre on rapporte des faits de brigandage en bande, à bord des taxis réguliers et des clandos. C’est tout comme un simulacre de coupeurs de route à l’échelle urbaine. Il s’agit de crapuleries qui ont lieu la nuit. Elles sont menées en complicité avec des chauffeurs dont le rôle consiste à s’arrêter pour embarquer un client isolé.   Une fois à bord du véhicule, il est pris en sandwich par les bandits sur le siège arrière. S’il est assis à l’avant, il n’est pas épargné pour autant.

Munis d’armes blanches (couteaux, tournevis ou ciseaux) qu’ils lui pointent sur le cou, il est proprement dépouillé : numéraires, téléphones, objets de valeur, tout y passe.  Une fois leur forfaiture accomplie, le chauffeur arrête le véhicule en un lieu isolé et la victime est littéralement jetée dehors. Les malfrats repartent aussitôt. L’opération, rondement menée s’est passée si vite qu’il n’y a pas moyen d’identifier quoi que ce soit. La victime est sous le choc, il n’y a pas de témoin et la nuit est noire.

Que voilà autant de choses qui se passent chez nous et qu’il nous faut revoir de toute urgence, pour assurer notre sécurité dans les transports en commun. Tout le monde doit s’en soucier, autorités et citoyens, pour que nous parvenions à nous déplacer le plus tranquillement possible, à travers tout le pays.

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