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Enseignement Technique: le ministre Bacar fait l’état des lieux et parle des réformes envisagées

Invité dans la matinée de ce mercredi 8 décembre dans les locaux de la Radio Espace FM, le nouveau ministre de l’Enseignement Professionnel et Technique a fait l’Etat des lieux de son département et égrené le chapelet des réformes à faire pour booster ce secteur longtemps laissé pour compte.

 Ainsi, interrogé sur le choix porté sur lui pour prendre la tête de ce département, le ministre Alpha Bacar Barry soutient que s’il est choisi, c’est qu’on l’a jugé capable d’apporter son expertise.

« …Quand on vient du secteur privé avec un parcours important. Il va s’en dire qu’on est bon quelque part. (D’où le choix ! Ndlr). Ici, c’est la pratique, le management.  Et quand on est ministre, on vous demande d’abord d’être un bon manager. Donc partout où on peut vous envoyer. Alors oui, j’estime que c’est un challenge à prendre et j’espère que je serai à la hauteur avec la bonne collaboration et l’engagement de tous les cadres du département… »

A quoi avez-vous pensé en apprenant votre nomination à la tête de ce département ?

A cette ce sujet, le nouveau ministre feint d’ignorer le scandale financier qui a eu lieu dans ce ministère : « … Je ne connais pas beaucoup de choses sur le cas dont vous faites cas. Ce que je sais, en acceptant ce poste, c’est un challenge que je prends. »

 Concernant la mise en retraite de la quasi-totalité des cadres de son département, le ministre Alpha Bacar Barry reconnait avoir trouvé un personnel vieillissant mais très actif.  Il estime évidemment qu’envoyer à la retraite presque tous les cadres d’un ministère a des conséquences. Seulement, il croit tout de même que les jeunes appelés suivront le processus de performance continue et seront à la hauteur.

 « . C’est vrai ! Beaucoup sont partis à la retraite. Presque tous les cadres qui partent à la retraite. Par exemple, une direction nationale entière qui part, y compris le directeur national et son adjoint. C’est aussi une opportunité !  Au niveau de quelques directions nationales, il y a quand même des jeunes qui ont accepté de venir travailler et qui ont donc appris des anciens et qu’il faut peut-être mettre à niveau. C’est cela le premier défi. C’est de rebâtir le capital, constituer une équipe de fonctionnaires, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, des gens qui sont capables à la fois de conduire la politique publique, d’abord de le concevoir, de le conduire et au jour le jour le traiter et de les manager. Un autre défi pour beaucoup de ministères… Je pense que les jeunes que nous avons trouvés doivent être dans un processus de performation et de perfectionnement continue ».

Par rapport au programme, comment vous l’avez trouvé ? C’est au goût du jour ?

A cette question de nos confrères, le ministre Barry reconnait que certains « programmes sont caducs. Il y a certains qui datent de 1974, d’autres de 1980. Vous avez des programmes nouveaux, mais qui n’ont pas de personnel d’enseignants. Ils n’ont pas formé les gens à performer et à donner ces cours.  Il y a la méthode d’apprentissage qui n’a pas évolué. Maintenant on est en train d’expérimenter tout ce qu’on appelle méthode d’apprentissage apaisée, méthode d’apprentissage par compétences qui est nouveau.  Il faut aussi former du personnel pour pouvoir déployer ce genre de stratégie dans les écoles. Nous avons l’autre niveau du personnel comme tout ce qui est chef d’atelier, professeur des travaux pratiques… ils font partie des hommes qui vont aller à la retraite. L’essentiel des enseignants qui font les travaux pratiques dans les écoles professionnelles partent aussi à la retraite, il faut les reconstituer. Donc, vous avez un mixte entre un programme vieillissant, un personnel vieillissant et les écoles vétustes. C’est ça le bilan. Il y a aussi des choses positives. Il y a de nouvelles écoles et de nouveaux types d’écoles, l’infrastructure est là pour certains, il y a des équipements mais encore une fois, il n’y a pas de contenu. »

Comptez-vous faire appel au privé pour vous prêter main forte ?

Ici, le ministre apprend à nos confrères que ce qui est important, c’est de revoir tout en profondeur au niveau de l’enseignement professionnel. « Le constat, c’est qu’il n’y a pas d’outils de travail et les travailleurs ne sont pas motivés. On n’a pas l’impression qu’ils sont dans une équipe. On ne se connaît pas assez, vous avez 92 personnes par exemple dans le département et vous n’avez que 09 ordinateurs. Vous avez des bureaux qui sont dans un état de vétusté vraiment poussé. On ne peut pas demander beaucoup de performances à des fonctionnaires dans ces conditions. Il faut améliorer tout ceci. Les conditions de vie, de travail, repenser le management pour ne pas que le ministre soit enfermé dans son bureau et qu’il ne reçoive pas d’information, ou parler avec des gens en cas d’évaluation. »

Pour Alpha Bacar, il faut repenser le financement de l’éducation dans le pays, l’emploi pour attirer les talents et les compétences dans l’éducation. Afin d’y mettre un certain nombre de mécanismes incitatifs. Tels que les salaires, la sécurité sociale, le logement, le transport. Pour qu’il y ait à la fin des élèves motivés.

Enfin, le ministre de l’Enseignement Technique et Professionnel se dit ému de voir « les enfants qui ont envie d’apprendre malgré la vétusté des infrastructures. Si vous voyez l’école de Chemin de Fer à Kaloum…. C’est un réduit avec des bancs de 1950… Le CFP de Ratoma, c’est une vieille ferme d’élevage de porcs crée en 1950… Jusqu’ici, ce sont les hangars qui servaient d’abris de cochons qui sont encore là-bas comme salle de classe. »

Pour le choix du Secrétaire général et de la cheffe de cabinet, le ministre dit être chanceux d’avoir ces deux collaborateurs qu’il juge bons et compétents. Comme quoi il a une belle équipe. Sur les infrastructures, il pense qu’il y a le problème du contenu. « Vous pouvez avoir de meilleures écoles, mais si vous n’avez pas les ressources humaines, ça ne sert à rien », martèle le ministre Alpha Bacar Barry.

Une synthèse de Louis Célestin avec une collaboration de Magnalén Traoré

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