La durée de la transition continue de faire débat au sein de l’ancien parti au pouvoir en Guinée. L’enlisement du chronogramme est, au RPG Arc-en-ciel, symptomatique d’un lendemain difficile et agité pour la Guinée. Pour l’ex-ministre Lansana Komara, ‘’le pays vit dans une incertitude totale quant au respect du Chronogramme de la transition et que le CNRD ne montre aucune intention de rendre le pouvoir au-delà de 2024’’.
« Vous savez que nous traversons une période difficile… Le pays dans son histoire, traverse une période difficile du jamais vu. Avec cette transition qui nous a été imposée, aujourd’hui tout le monde se demande à quand la fin de la transition ? Car, il y a aucun signe qui montre que la transition va finir d’un moment à l’autre. Depuis le 5 septembre 2021, cela fait deux ans et demi, nous ne savons pas où nous allons. Notre transition est en train de tanguer, nous sommes en train d’aller à vau-l’eau car, la limite de la transition est indéfinie. Le pays est géré comme s’il n’y a plus de coup d’État. Les gouvernants déroulent tranquillement leur programme, leur chronogramme comme si de rien n’était et le peuple observe. Mais est-ce que cette observation du peuple va durer ? Cette observation du peuple est très dangereuse, le réveil du peuple est dangereux. Dans tous les pays où il y a eu une révolution, d’abord ça commence comme ça comme nous sommes en train de le voir (…). Nous devons contribuer à l’éveil des consciences, des masses populaires. Parce qu’aucune armée ne peut vaincre un peuple conscient », a alerté Lansana Komara.
Pour éviter cette instabilité sociopolitique, Lansana Komara appelle le CNRD « à ouvrir les yeux, à abandonner la haine, l’orgueil, les rancunes, l’exclusion afin que les Guinéens regardent dans la même direction. C’est donc le lieu de demander à tous les pays épris de paix, de justice et à tous les pays démocratiques d’œuvrer pour aider notre pays à sortir de ce bourbier. Car, peut-être ceux qui nous ont plongés dans ce bourbier, ne savent plus peut-être comment en sortir… À vrai dire, le peuple souffre et cela ne peut pas continuer. A un moment donné, le peuple va prendre ses responsabilités vis-à-vis des textes de loi qui nous régissent. Il est reconnu dans la charte et dans toutes les constitutions antérieures que le peuple a le droit de manifester son mécontentement. La communauté internationale doit prendre le cas guinéen au sérieux et très au sérieux. Ce n’est pas que nous ne pouvons pas protester contre l’oppression mais nous prenons la communauté internationale à témoin, car trop c’est trop ! »