Cet accident s’est produit hier samedi, aux environs de 11 heures, au quartier Enta Marché, secteur Orange, dans la commune de Matoto. Un témoin trouvé sur les lieux du drame raconte : « c’est sur la nouvelle route qui relie la T6 et la T7 que ce grand malheur est arrivé. Non loin de la gare du train Conakry-express.
La victime, Saῑdou Condé, est un enfant de 05 ans environ. C’est un jumeau. Il est le fils d’un couple de policiers. Ce jour fatidique, Saῑdou, que tous les voisins qualifient de poli et bien élevé a quitté la maison située non loin du lieu d’accident. En compagnie de quelques copains d’âge, il s’est retrouvé de l’autre côté de la route.
C’est pendant la traversée, alors qu’il voulait ramasser un objet à lui qui était tombé sur la chaussée, qu’un camion Renault benne 10 roues, transportant du sable vers la T6, est arrivé soudainement. Il l’a fauché et tué sur le coup. L’immatriculation du véhicule est RC 4237, (je ne me souviens pas du reste du numéro).
Aussitôt après l’accident, le chauffeur a pris la tangente. Il est revenu bien après, avec ses parents, quelques membres du syndicat et le propriétaire du véhicule, expliquant qu’il a fui à cause de l’émotion et de la panique qui se sont emparés de lui après l’accident. Mais aussi, il ajoute avoir eu peur des représailles que les jeunes du quartier pouvaient lui faire subir. Il faut dire que le véhicule a été caillassé et que c’est grâce à l’intervention du chef de quartier, appuyé en cela par des sages que le pire a été évité. En effet, les jeunes voulaient le brûler entièrement, suite à la mort de l’enfant. Un autre camion benne a été sauvé in extrémis de la même menace de feu.
Par contre, ce qu’il n’a pas évité, c’est d’être copieusement caillassé avec de multiples dégâts. Cette situation est à imputer au chauffeur qui a refusé de s’arrêter lorsqu’on le lui a demandé, sur les lieux de l’accident. Avec l’énorme attroupement sur les lieux, la zone était encombrée et le passage obstrué. Cela devait le pousser à la retenue ou sinon à immobiliser son véhicule, le temps qu’on lui ouvre la route. Mais, il a persisté pour passer à tout prix. Son entêtement et sa tentative de forcing ont réveillé la colère contenue des jeunes. Ils se sont déchaînés alors et son camion a fait les frais de la montée d’adrénaline qui a persisté un bon moment. On voulait le brûler aussi. Il s’en est fallu de peu ! Heureusement, le quartier et les sages sont vite arrivés, cette fois encore. Leur intercession a permis de calmer les jeunes et d’éviter qu’ils mettent leur projet à exécution.
C’est sur ces entrefaites que la police est arrivée. Elle a rétabli l’ordre, procédé au constat, déposé les camions à la fourrière et rouvert la circulation. »
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Cette nouvelle route, dont tout le monde salue la construction, est une déviation qui longe les rails de la SBK, de la T6 à la T7. Elle décongestionne ces deux ronds-points ainsi que le marché de Sonfonia qui sont des zones généralement très chargées et constamment bouchonnées.
Mais, au-delà de l’appréciation dont elle bénéficie, cette nouvelle route, comme d’ailleurs les autres déjà réalisées dans la capitale, est fortement marquée par la vitesse excessive que les conducteurs y pratiquent, surtout les motocyclistes et les camionneurs. Des accidents sont régulièrement enregistrés sur ces différents tronçons. A telle enseigne que de partout, on entend dire que les riverains comptent adopter la solution qui leur semble la plus appropriée pour limiter les dégâts dont ils sont victimes : la construction des dos d’âne. Une idée qui est assurément un autre problème en perspective, vu que l’implantation anarchique de ces ouvrages est formellement interdite. Les services compétents des TP sont les seuls habilités à le faire et à juger de l’opportunité de leur aménagement, à tel endroit ou à tel autre.
D’ailleurs, bien au-delà de tous ces palliatifs, le meilleur remède contre les accidents est d’abord, la prudence sur la route. C’est le maître-mot à adopter pendant qu’on roule, pour garantir notre propre sécurité et celle d’autrui. D’autant que, de plus en plus, l’AGUISER installe partout, dans la capitale, des panneaux de signalisation routière et des feux lumineux. Pour peu qu’on les respecte scrupuleusement, il y a fort à parier que rien ou que très peu de ce que nous vivons et regrettons tous les jours sur la route ne serait arrivé, surtout avec ce lourd bilan de dégâts corporels et matériels.
L’enterrement du petit Saῑdou Condé est prévu ce lundi à Sonfonia. Hélas, il meurt à 05 ans, l’âge de l’innocence, laissant derrière lui tout ce qu’il avait de plus cher : sa sœur jumelle, ses deux parents policiers et leur famille, ses petits camarade de jeux…Ils sont tous inconsolables et lui témoignent tout leur amour.
C’est assurément une grande perte avec cet avenir qui s’arrête brutalement en chemin, alors qu’il pouvait un jour peut-être, profiter à tout le pays, s’il avait prospéré !