Le 31 mai dernier, les magistrats profitaient de leur passage devant les conseillers nationaux pour « régler » leur compte au ministre de la Justice Charles Wright qu’ils accusent de mener sa Transition à lui. Entre autres, l’Association des Magistrats de Guinée avait dénoncé « les persécutions, les menaces et les chantages au décret effectués contre les Magistrats par le Garde des sceaux » et avait interpellé les autorités de la transition sur l’atmosphère délétère et le malaise profond qui règne actuellement au sein de la justice guinéenne.
« On vous dit que monsieur le ministre de la Justice harcèle les magistrats », a répliqué le ministre de la Justice dans un discours tenu à Tabondeyah, village d’origine de Mansour Bah, du nom de ce père de famille décédé en prison le 2 juin dernier et qui a été inhumé ce mardi. « J’irai au-delà de ce qui est prévu », a promis Charles Wright. Et d’expliquer ses propos en disant : « [Cela se fera] en prévoyant des textes de loi qui vont prévoir désormais que tout magistrat qui va être suspendu, dont la faute professionnelle sera avérée, il ne recevra pas son salaire. Je suis formel là-dessus. On ne peut pas continuer cela, il faut que le Conseil Supérieur de la Magistrature joue son rôle ».