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Emancipation féminine : A la rencontre d’une professionnelle en soudure à Kankan !

Mme Traoré née Fatoumata Baillo Sall, est soudeuse de profession et mère de 4 enfants. Après les bancs de l’école professionnelle et des stages dans plusieurs entreprises minières, la jeune dame a préféré le self-employment et dirige aujourd’hui, l’un des grands ateliers de soudure dans la cité. En ces temps de commémoration  dédiés à l’émancipation de la couche féminine, notre rédaction vous fait découvrir cette dame de fer, au sens  littéral du terme. (Entretien).

Guineenews : Bonjour Madame ! Dites-nous, pourquoi avez choisi de faire de la soudure ?

Mme Traoré : Vous savez que tous les métiers se valent. Et puis moi, je suis convaincu que la femme est bien capable de faire tout ce que les hommes font. Il faut dire que tout est parti de ma formation. J’ai fait 3 ans à l’école professionnelle de Labé. Je suis allée aussi me perfectionner à l’ENAM (Ecole Nationale des métiers) durant 9 mois. J’ai passé ensuite une dizaine de mois de stage à la CBG en soudure pendant trois ans. Aussi ayant vécu très longtemps dans les zone minières, je me suis habitué très tôt à l’exécution des tâches ardues.

Guineenews : Et aujourd’hui, quelle a été la suite de ce long parcours d’apprentissage ?

Mme Traoré : Après ce long parcours, en 2008, j’ai d’abord commencé à travers le petit commerce à réunir doucement des fonds pour ouvrir mon atelier avec tout le matériel de base. Aujourd’hui, je travaille pour moi-même, j’ai 7 jeunes apprentis dont une fille qui m’aident à faire fonctionner mon affaire. Nous réalisons beaucoup de choses notamment dans le domaine des travaux de construction, des portes, des grands portails et des travaux de dépannages en soudure.

Guineenews : Vous êtes mariée et mère de 4 enfants. Comment arrivez-vous à assumer les travaux domestiques au foyer  et le boulot ?

Là, j’avoue que ce n’est pas si facile. Puisque je fais la cuisine le matin, j’accompagne aussi mes enfants à l’école, à 8 heures 30, je me rends à l’atelier où je travaille jusqu’à 18 heures. Après je rentre chez moi en passant prendre les enfants à l’école. A la maison, je continue à travailler pour le bien-être de mon ménage et la soirée, je me repose. Mais rien n’est non plus extraordinaire.

Guineenews : Les femmes s’orientent que très rarement vers ce métier. Pourquoi et quels est le message que vous réservez à leur endroit ?

Mme Traoré : Je pense que c’est une question de courage. Sinon, c’est un métier qui est fait aussi pour les femmes. C’est très simple. Aujourd’hui, on rencontre des  femmes plombiers, des électriciennes, aussi dans les engins lourds, les femmes arrivent petit à petit. C’est juste une question de courage. C’est pourquoi j’invite toutes les sœurs, à l’instar de la coiffure, la couture, etc à s’interesser également à la soudure.

Guineenews : Qu’est-ce qu’elles peuvent y gagner ?

Mme Traoré : Leur autonomisation et leur émancipation à coup sûr. Sans me jeter des fleurs, je vous rappelle que je suis ma propre patronne. La main qui donne est toujours au-dessus. Alors mieux vaux donner que de recevoir.

Guineenews : Au sortir de cet entretien dites-nous à quoi se résument vos ambitions aujourd’hui ?

Mme Traoré : Aujourd’hui, je voudrais tisser des relations des partenariats solides avec des organisations capables de m’aider à dynamiser davantage mon activité. J’aspire par exemple à avoir plus de matériels que j’en possède maintenant. Aujourd’hui, je suis certes patronne, mais je veux l’être plus. Je travaille un peu lentement.

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