Le président de la République a instruit son Premier ministre à conduire les consultations avec l’ensemble des parties prenantes de la vie sociopolitique guinéenne. En vue de la tenue des élections législatives d’ici la fin de cette année. Mais aussi écouter toutes ces forces vives sur le projet de référendum.
Une série de consultations qui a commencé par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), dont le président a rassuré sur la possibilité d’organiser ces échéances le 28 décembre prochain. Alors que ces consultations se poursuivaient à Conakry, Alpha Condé a demandé aux compatriotes établis aux Etats-Unis de se préparer pour le référendum.
Une déclaration à laquelle le président de l’Union démocratique de Guinée (Udg) a été emmené à réagir ce vendredi 4 octobre 2019. C’était dans l’émission à grande écoute Gbountounyi de la radio Continentale FM.
« Ce que je puis dire, à partir de l’expérience que j’ai acquise au sujet de l’Etat qui ne se résume pas en un seul individu, vu que j’ai passé plus de 20 ans auprès du président (feu Lansana Conté, ndlr), tout ce qui doit se passer, que ce soit un décret, que ce soit une loi, tout se décide à ma présence. C’est pourquoi je dis que je reste une bibliothèque dans l’histoire de la Guinée, sans parler de la sous-région où on a gravi des échelons à plusieurs endroits. En Guinée, personne ne me dira que je ne connais pas le fonctionnement de l’Etat. Ce qui me fait dire que normalement, toute décision que le président de la République prend hors du pays est nulle et non avenue. Tout ce qu’il dit à l’extérieur, si ce n’est pas dans le cadre d’une mission officielle comme celle de rencontrer officiellement Donald Trump, mais de façon informelle, tenir des propos dans un restaurant ou dans un quelconque endroit où on a réuni des Guinéens, c’est nul », a indiqué d’emblée Elhadj Mamadou Sylla.
Citant à titre d’exemple un des nombreux voyages de feu le président Lansana Conté où lui Elhadj Mamadou Sylla faisait partie des corps constitués en tant que représentant du secteur privé, cet ancien président du Patronat guinéen a indiqué que lorsque Lansana Conté est arrivé à son niveau et qu’il lui ait tendu le bras en guise d’au-revoir, ce dernier lui a demandé de monter avec lui dans l’avion, alors qu’il ne portait aucun bagage sur lui.
Pendant ce temps, des cas de force majeure ont bien pu se produire au pays. Mais le général Lansana Conté n’a jamais pris de décision hors de la Guinée, rappelle ce membre du Front national pour la défense de la Constitution. Ce, parce que « la loi dit que le président de la République ne peut pas prendre de décret hors de son pays. Donc, toute décision qu’il prend est nulle et non avenue », se répète Elhadj Mamadou Sylla qui s’exprimait en langue nationale soussou entremêlée de français.
« C’est pourquoi quand ils m’ont dit qu’il a parlé aux Etats-Unis, je me suis dit que peut-être il s’est adressé à ses militants. Parce que nous-mêmes nous l’avons fait. Si vous voyagez, au terme de la visite officielle, comme à Moscou, on vous demande de rencontrer les militants du parti et vous leur livrez le message du parti qui était le PUP. Ceci n’est pas un problème. Mais vous ne pouvez pas parler au nom de la Guinée si vous n’êtes pas en mission officielle. C’est pourquoi j’ai dit l’autrefois que l’administration est à terre. J’ai dit que le président a démystifié le pouvoir. J’ai dit qu’il sort nuitamment et rentre nuitamment. Aucun mythe désormais sur la chefferie. Sinon, quand on dit qu’un président doit voyager, cela se sentir dans la cité. Il doit en rester autant lorsqu’il doit rentrer. Alors, ce que je veux entendre, que le président se prononce en faisant une déclaration sur le territoire dont il est le premier magistrat pour exprimer son vouloir, ou qu’il s’adresse officiellement à la nation », a-t-il suggéré en concluant.