La CENI (commission électorale nationale indépendante) se dit être « prête » à organiser les élections législatives d’ici la fin de l’année 2019 alors que la révision de la liste électorale n’est même encore terminée. Le président de l’instance en charge de l’organisation des élections en Guinée Me Salif Kebé a fait cette annonce lundi 9 septembre 2019 au sortir d’une audience avec le premier ministre Kassory Fofana. A cette occasion, votre quotidien électronique Guinéenews© a posé la question à savoir si elle pourra tenir sa promesse ou simplement, c’est un bluff pour sortir l’argent des caisses de l’Etat et se le distribuer comme les prédécesseurs sur sa page Facebook : Guineenews officiel…Lisez !
Tibou Barry : « Tant que notre CENI reste sous la tutelle majoritaire des partis politiques et du MATD (ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation), je doute sincèrement de son « INDÉPENDANCE ».Personnellement, j’aurais souhaité que cette Institution soit majoritairement composée des membres les plus intègres au sein de notre société civile guinéenne. On ne peut pas au nom de la démocratie confier des enjeux strictement politiques à des politiciens étant donné que leurs intérêts se limitent exclusivement à gagner des élections et accéder ainsi au pouvoir. Comment peut-on être arbitre et joueurs à la fois dans le même match ? Bref, tout compte fait, les affaires reprennent à la CENI, et c’est cela le plus important. Au-delà des antagonismes politiques, heureux seront les techniciens et politiciens qui géreront la bourse et les dépenses liées à l’organisation des futures élections que je souhaite rapides, transparentes et surtout économiques dont les résultats seront acceptés de tous. En fait, au-delà même de la Constitution, absolument, tout doit être repensé en Guinée. »
Alpha Saliou Wann : « Le président de la CENI est un avocat, son métier l’oblige presque à connaître tous les méandres des lois, mais il est incapable de respecter l’article 17 de la loi organique portant code électoral qui dispose : La période de révision des listes électorales est fixée du 1er octobre au 31 décembre de chaque année. Nous sommes le 12 septembre 2019, rien n’est fait pour réviser les listes électorales à partir du 1er octobre prochain. Il se permet d’affirmer au premier ministre que la CENI est prête à organiser les élections législatives. L’audit du fichier électoral a révélé 1,5 millions d’électeurs fictifs, il n’en tient pas compte, c’est un stock de voix garantis pour le RPG notamment en Haute Guinée où il gagne en moyenne 95% des voix. Je pense, qu’il ne fait pas honneur à l’Ordre des avocats qui nous a envoyé le pire des représentants de la CENI. L’intelligentsia de notre pays doit se réveiller pour combattre la médiocrité. Il est inacceptable qu’on soit la risée de nos voisins de l’espace CEDEAO. Partout ailleurs, on assiste à une prise de responsabilité des élites, sauf en Guinée. Il faut que cela change. Je demande que le Conseil de l’Ordre des avocats le convoque pour qu’il s’explique sur ses manquements qui n’honorent pas la profession d’avocats. Il n’a pas le droit de prendre la responsabilité d’organiser des élections sans procéder,comme prévu par la loi organique, à la révision des listes électorales. »
Alhoussein Liné Fadiga : « A l’intérieur de la CENI, ce sont les partis politiques. Individuellement, les partis politiques accusent la CENI de ne pas faire ce qu’il faut. Depuis sa création, cette institution a toujours fonctionné par les accords politiques ; or, la loi ce ne sont ni les conventions ni les accords. La loi est là et tout le monde marche là-dessus quand la situation est favorable. Lorsqu’elle ne l’est pas, on crie à sa « résurrection » et c’est l’éternel jeu de ping-pong politique. La CENI est un frein à la démocratie, trop de morts, des élections interminables car elles s’enchaînent avant même la prise en fonction des élus entre les processus. Sa composante que sont les partis politiques coupables qui se victimisent. D’ailleurs. la dernière en date est qu’ils s’accusent au sujet des démembrements. De tout ce qui précède et certainement après, la CENI ne peut rien arranger pour la Guinée et pour les Guinéens. Elle doit disparaître, on doit l’aspirer à jamais ! »
Bangoura Lansana Chris Waddle : « Techniquement, cela n’est pas possible d’autant plus que le problème persiste au niveau du fichier concernant les listes électorales bourrées des électeurs fictifs. Dans tous les cas, cette CENI ne peut produire aucun miracle, c’est du statu quo. Je ne crois pas qu’il y aura une élection en 2020 à plus forte raison en 2019. »
Moucty Camus : « C’est vraiment déplorable jusqu’à présent la Guinée et les hauts cadres n’arrivent pas à résoudre l’équation de la vie ; ne peut évoluer dans l’harmonie dans la malhonnêteté sans la participation équitable de tous les guinéens. La CENI qui devrait être une entité libre et autonome est devenue l’instrument de prolifération de la société guinéenne. A chaque tenue des élections, la Guinée a toujours enregistré des chiffres astronomiques de morts de citoyens qui luttent pour la justice. Comment peut-on voter sans réviser la liste électorale ? Le gouvernement guinéen nous prend comme des cons ! Ecoutez mes chers amis, ils veulent passer par le vote parlementaire de faire passer la loi d’extension du mandat. N’oubliez surtout pas que tout est possible en Guinée. »
Kallo Diplomate : « Il s’agit d’une institution républicaine qui ne doit pas dire ce n’est pas rassurant techniquement, financièrement et surtout en matière des ressources humaines. Et cette annonce de la CENI corrobore à celle du PRAC lors de son adresse à la nation. C’est après toutes les études avant, pendant et après l’élection que l’institution s’est prononcée sur la possibilité d’organiser les législatives avant la fin d’année. »
Jean Pierre Sangbalamou : « Suite au discours du premier ministre, le président de la CENI s’est précipité d’aller voir Kassory Fofana par ce que consciemment, il est impossible d’organiser cette élection au-delà de la révision de liste ; le gouvernement n’est pas prêt. Seulement, il faut des déclarations politiques, masquer ce manque de volonté ; pratiquement ça nous reste combien de mois ? Nous savons tous comment cette institution traîne sur les choses simples : la CENI peut dire 45 jours pour la révision de la liste `électorale. Mais étant donné que c’est le terrain qui commande. il arrive parfois que les primes des agents recenseurs causent d’énormes problèmes à cette CENI. On a vu le cas de GERMATO. Yandi le président de la CENI n’a qu’à profiter de ce moment de dialogue national pour dire clairement la vérité : c’est impossible d’organiser cette élection. Comme ça, il sera dans l’histoire de la Guinée ; je vous remercie. »
Bangoura Khamè : « A moins que la CENI soit capable de déplacer le mont nimba, dans ce court instant, sinon, c’est totalement impossible de tenir ce pari ! Déjà, la communication de M. Kebé à la RTG risque de plonger l’institution dans une crise profonde, parce que l’opposition ne semble pas être au courant des infos de dernières minutes : le choix de l’opérateur technique qui travaille déjà sur le fichier; le bouclage du budget, etc. Ce qui m’amène à dire, que maître Kebé est téléguidé par la présidence, qu’il joue le jeu du pouvoir pour passer en force.»
Ai Traore : « Ma réponse est simple : ce n’est en aucun cas possible qu’ils organisent des élections pendant que l’opposition est dans le flou, nous ne parlons pas ici des communales mais plutôt des législatives alors que cet individu pèse le poids de ses mots car cette jeunesse guinéenne veut enfin que ses dirigeants lui rendent des comptes…Et aussi, si tu me demandes mon avis sur le sujet, je te dirais que lui et ses collaborateurs (des bandits à col blancont des chantiers en cours, du coup, ils nous sortent des excuses à deux balles pour se servir dans les caisses du contribuable guinéen. Wassalam. »
Lucien Beindou Guilao : « Youssouf Boundou Sylla, on a organisé les élections 2010 pendant que tout le monde savait que c’était impossible de tenir les délais, qu’est-ce qu’on ne pourra pas faire ? »
Kady Kann : « C’est un simple bluff car pour ma part, le fichier est toujours mal corrigé ou peut-être pas du tout corrigé. »
Alpha Mamoudou Diallo : « À mon humble avis, je sais que je ne suis pas seul, cette CENI ne pourra pas tenir ces élections cette année.Il faut attendre le début 2020 s’il y’a consensus entre les partis sur les modalités que ces élections auront lieu, notamment l’assainissement du fichier électoral complet pour qu’il soit fiable, c’est en ce moment qu’on nous parlera d’une élection.»
Akoye Massa Koïwogui : « La CENI peut bien sûr organiser une élection d’ici la fin de l’année, la question se posera sur la crédibilité de cette élection. En effet, comme tu le dis, la révision de la liste électorale n’est même pas faite. Dans un pays sans fichier d’état civil exploitable, comment peut-on finaliser une révision et faire une élection en 3 mois ? »
Sarangbe Conde : « Je pense que techniquement, la CENI ne peut pas être prête au bout de trois mois. Mais la mouvance omnibulée par l’adoption d’une nouvelle constitution mettra tout en œuvre pour ces élections législatives. Leur calcul repose actuellement sur l’obtention des 2/3 des députés à l’assemblée. Nos caisses seront dilapidées et tant pis pour l’avenir de notre jeunesse sans emploi, sans espoir et tant pis pour les conditions désastreuses de vie du Guinéen lamda dont la souffrance va crescendo. Il est temps que le peuple se réveille. »
Mamadou Sylla : « A moins que je me trompe, je ne suis pas certain que la CENI en l’état, soit capable d’organiser les législatives en 2019. Plusieurs faits sont en la défaveur de la tenue d’un tel scrutin cette année. Notamment, les problématiques liées à la logistique .»
Abdoulaye Baniré Diallo : « Préalables : 1) A-t-on un fichier électoral ? Je ne parle pas du torchon actuel qui est une liste de circonstances. 2) Et le budget ? »
Note de la rédaction
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