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Election au Mali : pourquoi toutes les mesures et précautions de sécurité n’ont pas été suffisantes?

Cahin-caha, tant bien que mal, même plus mal que bien, le deuxième tour de la présidentielle au Mali s’est tenu vaille que vaille sur fond de désintéressement populaire, de suspicions de fraudes, de la peur des attaques terroristes. En dépit de la sécurité renforcée par 36000 agents (6000 de plus qu’au tour précédent), et comme si tout cela ne suffisait pas, la pluie s’est invitée en trouble-fête pour torpiller l’affluence et baisser le taux de participation dont la commission nationale électorale, il faut le dire, va se donner un mal de chien à présenter un travail reluisant pour, tant soit peu, crédibiliser ce scrutin mais le faisant, elle risque de ternir de plus son blason. (Crédit-photo: maliactu)

Comment peut-on aussi ne pas reconnaître et saluer le courage des agents électoraux, des journalistes et observateurs ?

Jean-Paul Sartre disait, en substance, qu’un homme courageux n’est pas celui qui n’a pas peur, mais c’est celui qui, bien qu’ayant la peur au ventre, se lève pour faire le pas vers l’avant. Tel a été le cas des agents électoraux dans les zones à risque du nord. La preuve est que, dès que les terroristes sont venus dans son bureau avec fracas, le chef, sous pression inimaginable, a voulu prendre la tangente et a été tué. Mais il était présent, croyant peut-être que la sécurité était suffisante…

Les terroristes ont réussi à mettre suffisamment les bâtons dans les roues de l’élection présidentielle. Au premier tour, ils ont frappé et empêché 871 bureaux de vote d’être opérationnels même s’ils se sont payé un camion de l’armée avec tout ce qu’il contenait.

Au deuxième tour, ce dimanche 12 août, malgré la majoration en nombre d’agents pour la sécurisation de 30 mille à 36 mille, rien n’y a fait, il y a eu mort d’homme, des urnes emportées et incendiées, un nombre de bureaux, qui reste à dénombrer exactement, a été empêché d’être opérationnel. A cela, il faut ajouter que l’affluence a chuté drastiquement un peu partout.

Pourtant, les agents chargés de sécuriser les bureaux de vote ont reçu des consignes fermes de faire le piquet et non de faire des patrouilles. Comment le chef de ce bureau de vote a pu être tué de cette façon ? A quel niveau se trouvait la faille sécuritaire ? Comment les terroristes ont pu accéder à ce bureau de vote et s’en aller paisiblement sans ripostes des agents de sécurité, étaient-ils présents ou ont été envoyés se promener, par qui ? Les enquêtes vont faire des révélations.

A moins que les services de sécurité et les armées ne comportent des ‘’chevaux de Troie’’, cette sorte de ‘’Cinquième Colonne’’ en leur sein, on se demande comment ils ont pu faire cela. La facilité avec laquelle ils ont accompli leur mission fait penser à l’attaque du QG de l’état major des armées de Ouagadougou, qui s’apprêtait à abriter une réunion des chefs des états-majors du G5. Si les terroristes peuvent frapper qui ils veulent, quand ils veulent, ne peut-on pas parler de noyautage de toutes les forces au Sahel ?

Comme l’on sait se contenter du peu, l’on a présenté le déroulement de l’élection comme reluisant. Le grand paradoxe malien est que, au nord, la zone des grandes turbulences, le taux est plus élevé qu’au centre et au sud, les lieux plus calmes.

 Mais au-delà de tout, tout compte fait, il fallait une élection, elle  a eu lieu, même au rabais, elle a eu lieu. Y a-t-il vraiment de quoi pavoiser sur la victoire probablement probable de IBK, au lieu d’un rassemblement politique ?

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