Comparant le choix de la date historique du 28 septembre 1958, qui a donné naissance à la République de Guinée pour évincer Kèlèfa Sall de la tête de la Cour Constitutionnelle, les responsables de l’Union des Forces Républicaines (UFR) dénoncent cet acte qu’ils comparent aux massacres du 28 septembre 2009.
Lors de l’assemblée générale du parti tenue, samedi 29 septembre, à Matam, les responsables de l’UFR ont fustigé l’acte des huit conseillers de la Cour Constitutionnelle qu’ils qualifient également de recul de la démocratie.
« Aujourd’hui, d’autres dates s’en sont s’ajoutées à cette date, mais en sens inverse. D’abord, cette date du 28 septembre 2009, qui est une tâche noire pour notre pays, qui est venue ternir l’image que nous avons de cette date glorieuse du 28 septembre 1958. Il y a cette autre date qui date du 28 septembre 2018, l’éviction du président de la Cour Constitutionnelle, la plus grande institution judiciaire de notre pays, qui vient aussi ternir cette date du 28 septembre 1958 », estime le député Ibrahima Bangoura.
Et de poursuivre : « Tout ceci fait qu’en 1958, lorsque nous avons voté, on a estimé que cette date, ce qui peut faire en sorte que les jeunes s’en souviennent, c’est qu’il fallait lui donner le nom d’un stade. C’est là où les jeunes se réunissent et pour mieux se souvenir et célébrer cette date glorieuse, le stade de Dixin a été baptisé stade du 28 septembre ».
Pour le vice-président de l’UFR, « aujourd’hui nous avons deux souvenirs heureux, le 28 septembre 1958 et le stade du 28 septembre. Mais nous avons deux événements aussi sombres pour notre pays la date du 28 septembre 2009 et la date du 28 septembre 2018. »
Se disant triste, le député demande aux Guinéens de se ressaisir et que 60 ans après, qu’on ne soit pas toujours à la recherche de solutions. « Parce que c’est un recul de la démocratie. C’est la première institution judiciaire de notre pays. On ne peut pas démettre le premier président de cette Cour, sans suivre le chemin de la loi. Ils ont tout fait, sauf ce que la loi dit. La Constitution a été violée. Il faut qu’on revienne à la Constitution. Je demande à tout ce le pays compte comme responsables, religieux et moraux à tous les niveaux de se lever pour que ce je vois venir ne se passe pas. Cette situation est très grave », lance Ibrahima Bangoura.
Pour sa part, Ahmed Tidiane Sylla, responsable de la communication de l’UFR, parle d’une situation grave et dangereuse. Pour lui, il est inadmissible que les Guinéens aient consenti beaucoup de sacrifices pour l’instauration de la démocratie et huit conseillers viennent mettre cet acquis en cause. « Il est temps pour les Guinéens de se réveiller », lance-t-il.
Pour le responsable de communication de l’UFR, la démocratie guinéenne est en train de vivre un coup fatal. D’où il estime qu’il est temps de lancer l’alerte pour dire non à cette situation. « Je crois qu’il est temps d’alerter en Guinée les sages, les acteurs de la société civile, les imams, l’archevêque. Il est temps de les interpeller pour leur dire attention, vu ce qui est en train de se passer ne vous asseyez pas. N’attendez pas les conséquences pour commencer à dire aux Guinéens, nous sommes des frères, on est une famille, on va maintenir la paix. C’est le moment », souligne-t-il.
Et de conclure : « L’objectif, on sait où on veut mener le bateau. On est en train de bloquer une institution, qui est le socle de la démocratie dans un pays, l’institution la plus importante dans le pays, on est en train de la démanteler, et tout le monde est assis bouche bée, personne ne bouge pour aller voir ceux qui sont derrière ça pour leur dire d’arrêter. En tout cas, le peuple ne l’acceptera pas ça. Il est temps de dire aux gens d’arrêter ce coup d’État constitutionnel. Mieux vaut prévenir que de guérir. Nous jeunes n’accepterons plus les violations flagrantes de nos lois. Kelefa Sall reste et demeure le président de la cour constitutionnelle. »