La salle de conférence du gouvernorat de Labé a servi de cadre le jeudi 10 mai à la présentation des résultats provisoires du rapport d’État sur le système éducatif national de 2004 à 2018.
L’objectif était de recueillir les avis des participants pour amender le rapport d’État sur le système éducatif et faire des propositions à prendre en charge dans l’élaboration du nouveau programme décennal de l’éducation de Guinée pour la période 2019- 2028.
Cette rencontre a mobilisé des cadres du gouvernorat, de l’inspection régionale de l’éducation, les préfets et Directeurs préfectoraux de l’éducation des 5 préfectures de la région administrative de Labé, des Directeurs sous préfectoraux de l’éducation et autres partenaires.
Au cours de sa présentation, Abdoul Karim Diallo le conseillé du ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique a passé en revue 9 chapitres qui prennent en charge tous les aspects liés au système éducatif national dont, entre autres, l’efficacité interne et externe, le niveau des acquisitions et de la gestion des enseignants, l’analyse du fonctionnement des capacités des ministères en charge de l’éducation en lien avec la planification et la gestion.
Il ressort de ce document présenté que les grèves récurrentes et les violences en milieu solaire constituent les principaux risques qui entravent le fonctionnement normal du système. L’offre scolaire est concentrée dans 3 régions du pays. Conakry 46%, Kindia 15% et N’Zérékoré 14%. Toutes les autres régions se partagent 25%. Une disparité entre et l’offre du primaire et celle du secondaire a été aussi constatée. 71% des écoles primaires sont situés en milieu rural contre 35 % d’établissement du secondaire. Ce qui constitue une source potentielle d’abandon des enfants en milieu rural à la fin de leur cycle primaire.
Autres problèmes constatés, c’est la faible efficacité des centres NAFA, l’inexistence d’un système opérationnel d’information et d’orientation scolaire. S’agissant de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, 80% des programmes n’adoptent pas l’approche par compétences et il existe très peu d’opportunités de stage et de formation continue des enseignants, de partenariat avec des entreprises.
Quant à l’enseignement supérieur, le rapport fait état d’une faible proportion des diplômés ayant des compétences en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques et une faible professionnalisation des offres de formation.
En ce qui concerne la gestion des enseignants, le constat révèle un recours plus important des enseignants communautaires au primaire et vacataires au secondaire qui, dans la plus part des cas, n’ont pas le niveau requis pour enseigner.
Dans les débats, les participants ont vivement fustigé les recrutements fantaisistes des enseignants à la fonction publique. Dans le cadre de l’élaboration du programme décennal de l’éducation de guinée 2019-2028, les participants ont suggéré que l’orientation des bacheliers dans les Écoles normales d’instituteurs (ENI) se poursuive et que le cycle passe de 2 à 3 ans, que le recrutement des enseignants soit uniquement réservé aux sortants des ENI et de l’Institut Supérieur des Sciences et de l’éducation de Guinée (ISSEG), et que la gouvernance au niveau du système éducatif soit améliorée.
A noter que la rencontre a été présidée par le gouverneur de Labé Sadou Keita qui, dans son intervention dira que «sans une bonne éducation, notre société est vouée à l’échec.» Il a, par ailleurs, flétri l’enseignement de masse au profit de celui d’élite.
Alpha Boubacar Barry de retour de Labé pour Guineenews