Les parents d’élèves, les élèves, tous les acteurs de l’éducation sont à présent inquiets. Plus les jours passent, plus la psychose s’empare du monde scolaire. Depuis quelques jours Aboubacar Soumah et compagnie font planer l’épée de Damoclès sur la tête des Guinéens. « Huit millions ou rien ! ». Accrochés à cette phrase, les Guinéens attendent dans l’anxiété la rentrée scolaire du 3 octobre prochain.
Le bras de fer qui engagé sur le terrain de négociations n’est pas fait pour arranger les choses. Le SLECG de Aboubacar Soumah signe et persiste qu’il n’y aura pas de rentrée scolaire en octobre si les huit millions proposés ne sont pas acceptés. Comme réponse à ce diktat, pardon, à cette doléance des enseignants, le Premier ministre est resté droit dans ses bottes: «aucun Kopeck ne sera ajouté sur le salaire des enseignants. L’Etat n’a pas d’argent ».
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Cette phrase qui sonne dans les oreilles des enseignants comme un coup de marteau, au moment où les négociations se poursuivent, a radicalisé leur position. Du coup, on s’est retrouvé dans l’impasse. Pour les syndicalistes, cette sortie du Premier ministre viole les accords: « le gouvernement ne peut pas nous appeler à la table de négociations et faire des sorties sporadiques qui s’opposent à notre revendication. En tout cas, nous sommes à la table de négociation. Si la position de ceux qui sont désignés pour dialoguer avec nous rejoint celle du Premier ministre, nous irons faire le compte rendu à nos camarades qui nous ont mandatés… Mais nous croyons en la capacité des représentants du gouvernement à dépassionner le débat», dira Aboubacar Soumah quand nos confrères de la Radio Espace l’ont interrogé.
Et si le gouvernement reste campé sur sa position ?
« Aucune raison pour le gouvernement de refuser de payer les enseignants à huit millions. Nous savons la corruption, les détournements et autres malversations financières qui sont légions au niveau de la gestion publique ! Pour nous, le gouvernement a des moyens. Nous le savons. Et nous sommes confiants. Nous attendons quelque chose. N’oubliez pas ! Nous avons des spécialistes en économie qui étudient le budget. L’Etat est capable de payer ce salaire… », soutiendra Soumah avant de menacer: «nous sommes prêts pour la grève. Sans les huit millions, pas de rentrée scolaire »