Selon le coordinateur du FFSG, la situation actuelle de ces enseignants démontre clairement que notre devise « Travail-Justice-Solidarité » n’a absolument aucun sens. Le pire, affirme-t-il, est le manque de solidarité dont ils sont victimes dans cette situation. « Comment concevoir que des personnes qui ont accepté de travailler avec de maigres moyens, de maigres salaires, qui ont sacrifié leur vie de famille, leurs plaisirs, leurs loisirs pour se rendre dans les villages avec un salaire d’un million de francs guinéens, soient abandonnées sans que personne ne se lève pour dire stop ? Le malheureux constat est que nous reculons au lieu d’avancer.
Aujourd’hui, le travail ne compte plus, car ce n’est pas le travail qui est rémunéré. Ce qui compte, c’est votre capacité à soutenir politiquement certains acteurs, votre aptitude à promouvoir une parole politique. C’est ainsi que vous bénéficiez des largesses de l’État. Sinon, honnêtement, si le travail avait une valeur, les Guinéens ne devraient pas rester silencieux face à ceux qui perçoivent un million de francs guinéens par mois en travaillant à plein temps », déplore Abdoul Sacko.
Il y a quelques jours, l’État annonçait son engagement à verser deux mois de salaire sur les sept mois qui restent dus aux contractuels. Cette opération, qui devait commencer le 7 juin dernier, n’est malheureusement pas encore effective dans de nombreuses circonscriptions.
Cela est extrêmement préoccupant pour le Forum des Forces Sociales de Guinée : « Lorsque nous voyons l’État se vanter d’avoir abandonné des personnes pendant huit mois et considérer le paiement de deux mois comme une victoire, quelle pire façon de traiter les travailleurs ! Où est la justice ? Il est temps que nous mettions tout en œuvre pour sortir nos enseignants contractuels de cette situation de mendicité », a déclaré le coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée, Abdoul Sacko.
Par conséquent, ces militants de la société civile exigent de l’État qu’il procède immédiatement au paiement intégral des arriérés de salaire des enseignants contractuels. À défaut de cela, des mesures fortes seront prises pour revendiquer ce droit.
« Ne nous voilons pas la face, la stratégie actuelle du gouvernement est celle de l’enlisement. Ils cherchent à apaiser les tensions jusqu’à la fin des examens de fin d’année, peu importe les conséquences. Il est fort probable qu’ils finissent par regretter leurs actions. Mais nous ne tolérerons pas cette situation, les différents acteurs sociaux tels que les médias, les organisations des droits de l’homme, les syndicats et l’APAE seront saisis, car c’est une affaire qui concerne tout le monde. Nous les saisirons afin que chacun soit tenu responsable de ses actes. Nous collaborons déjà étroitement avec les enseignants contractuels, nous allons déterminer ensemble la meilleure stratégie d’action à adopter. Leur contribution et leur engagement sont essentiels », a déclaré Abdoul Sacko, coordinateur des Forces Sociales de Guinée.