Depuis la proclamation des résultats issus du concours spécifique de pratique de classe pour les enseignants contractuels communaux de Guinée, ce dossier continue de susciter de nombreuses réactions à travers le pays.
Les enseignants contractuels communaux non retenus de Pita ne comptent pas rester en marge de cette situation. Depuis une semaine, ces enseignants s’activent dans les banques pour ouvrir des comptes bancaires.
C’est dans cette optique que Guinéenews, par le biais de son correspondant basé à Pita, a recueilli les sentiments de ces enseignants contractuels communaux non retenus.
A cet effet, Guineenews est allé à la rencontre du coordinateur préfectoral des enseignants contractuels communaux non retenus de Pita, Ousmane Chérif Bah.
« Je commencerai d’abord par remercier Guineenews de nous avoir donné la parole, nous qui sommes souvent considérés comme des sans voix. Grâce à vous, nous pouvons aujourd’hui adresser notre cri de cœur aux autorités, en particulier au Président de la République, le Général Mamady Doumbouya. Nous prions le Président de tout faire pour nous intégrer dans un délai bref », explique-t-il à l’entame.
Poursuivant, il a ajouté : « Nous souhaitons continuer à mettre notre savoir et notre expérience au service de la nation guinéenne, notamment dans le domaine de l’enseignement, tout comme lui-même veut servir cette même nation. Nous lui demandons de nous donner la chance d’être intégrés dans la fonction publique locale, comme cela a été le cas pour nos collègues. »
Selon lui, les enseignants non retenus ont été « injustement écartés, et c’est cela la raison de notre combat. Que Monsieur le Président sache que nous avons travaillé pendant deux ans sans salaire ni prime. Pendant ce temps, nous allions enseigner dans des conditions très pénibles, loin de nos familles, dans des localités où il n’y avait ni eau ni électricité. Certains d’entre nous ont divorcé en raison des difficultés liées à notre engagement, et d’autres sont décédés sans jamais revoir leurs proches. »
« Nous avons même accepté que l’ancienne coordination renonce à deux années de salaires et de primes pour faciliter notre intégration dans la fonction publique locale. Nous vous demandons donc de faire respecter ce protocole. (…) Car le manque d’enseignants se fait ressentir partout », fait-il savoir.
Il faut noter qu’en dépit de l’engagement de plusieurs milliers d’enseignants dans la fonction publique locale, certaines écoles peinent à fonctionner normalement en raison du manque d’enseignants qualifiés.