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Education: face à la menace de grève, Soumah & Cie font des révélations et appellent à la retenue 

Dans un point de presse animé ce samedi 23 avril à Conakry, les centrales syndicales dont le SLECG, SENASUR et la FESATEL, ont fait un appel à la retenue aux enseignants et aux contractuels en particulier. Ceci intervient au lendemain de l’annonce d’une grève illimitée par l’intersyndicale de l’éducation, à compter du 25 avril prochain.

L’intersyndicale de l’éducation a justifié cette décision par le non-respect du point 2 du protocole d’accord signé en janvier 2020 entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation, le silence du gouvernement face au mémorandum qu’elle lui a adressé en septembre 2021, demandant notamment l’ouverture d’un couloir de négociations sur l’engagement des contractuels et l’augmentation du salaire des enseignants.

Un appel que Aboubacar Soumah trouve ‘’irresponsable’’ de la part de ces responsables syndicaux de l’éducation qui, pourtant, sont affiliés à des centrales qui ont signé ce protocole d’accord avec le gouvernement.

« Nous, organisations syndicales de l’éducation, avons été surpris de constater les agissements de ces camarades à travers les réseaux sociaux et la presse, menaçant d’aller à la grève sans respecter la procédure. C’est pourquoi je qualifie cette grève de sauvage. Nous sommes des syndicats responsables, nous savons que la grève est la dernière arme du syndicaliste, on ne l’a brandie que lorsque tous nos voies de recours sont bloquées », affirme Aboubacar Soumah du Slecg.

Par rapport aux points de revendications qui font l’objet d’appel à la grève, les centrales syndicales ont, par la voix de Aboubacar Soumah, donné les précisions suivantes à la presse:  » alors que nous étions en négociations au Ministère de l’Education nationale, avec tous ces camarades,  le SNE, la FSPE, la Coordination Nationale, avec les représentants du ministère de la Fonction Publique, concernant la situation cruciale des enseignements contractuels, avec l’appel du ministre de l’Education nationale et soucieux du manque criard d’enseignants dans le système éducatif guinéen, on nous a donc convié à une réunion pour que nous puissions combler ce déficit. Il a été demandé à la coordination nationale de fournir la liste déjà établie dont les diplômes ont été authentifiés pour qu’il puissent être engagés. Fort malheureusement, la liste présentée par la coordination était truffée d’anomalies. Ceci étant, le ministre a été contraint de l’annuler et appeler les DCE et DPE pour pouvoir corriger les anomalies. Et à la remontée de cette liste, on a constaté que la liste préalable de 8000 et quelques a été rehaussé à 25 000 contractuels. Face à cette situation par rapport au budget voté, le ministre de l’éducation a dit qu’il ne peut plus engager ce nombre donc il faut un concours. Parce que le besoin était seulement de 19 000.’’

Le mouvement syndical dit ne pas comprendre la nécessité d’aller en grève. En ce sens que, précise-t-il, la crainte des contractuels sur le fait qu’il y ait « des infiltrations en ouvrant le concours à tout le monde » a été pris en compte dans cette négociation.

« Cette fois-ci, il a été accordé que le concours soit fermé à toute autre candidature qui ne soit pas des contractuels. Mais si la coordination se laisse manipuler aujourd’hui par certains secrétaires généraux qui font en sorte que ces contractuels descendent dans la rue, sans tenir compte de la réalité, alors il faudrait qu’ils comprennent que la nécessité d’organiser un concours s’impose. Il faut que les contractuels acceptent le protocole d’accord signé’’, rappelle Aboubacar Soumah.

Par ailleurs, le mouvement syndical s’est réjoui de la tenue du dialogue tripartite qui a conduit à la signature de ce protocole. « Nous remercions les nouvelles autorités d’avoir accepté cette ouverture de dialogue qui était rompue depuis près de 5ans. Parce que nous ne pouvions même pas imaginer quand seulement sept mois, on allait pouvoir avoir quelque chose pour les travailleurs. Et il faut qu’on comprenne que ce n’est pas seulement notre secteur qui est concerné par ce qui doit être fait pour les travailleurs.  Il ne faudrait pas que nos camarades se laissent manipuler en nous détournant des résultats déjà acquis dans le cadre de ce protocole. En tant que syndicaliste, notre rôle, c’est d’aller vers le suivi de ce protocole d’accord pour le rendre effectivement applicable. Ces négociations ne sont pas fermées en ce sens qu’il a été demandé au mouvement syndical guinéen de continuer à faire des négociations en avril 2023. Donc pour nous, s’il ya des éléments qui n’ont pas été pris en compte, on peut attendre 2023… si Dieu le veut bien pour aller vers les négociations », a expliqué Kadiatou Bah du SLECG.

C’est en s’appuyant sur ces ‘’progrès’’ obtenus que le mouvement syndical lance un appel à la retenue à tous les enseignants de Guinée.  « Nous sommes à un mois des examens nationaux, un enseignant qui s’est sacrifié du mois d’octobre jusqu’à aujourd’hui pour aller vers l’évaluation finale et qu’on te dise de rester à la maison, nous les conseillons de parachever ce travail, les couloirs de négociations n’étant pas fermés… Nous ne sommes pas contre les travailleurs. Nous sommes là pour défendre les intérêts moraux et matériels de tous les travailleurs et les enseignants en particulier. Nous allons donc veiller sur le déroulé du concours surtout pour que ne soient admis que ceux- là qui ont des compétences avérées en termes de connaissances académique et pédagogique et qui vont être engagés…’’, a-t-elle martelé en substance.

Un compte rendu de Mamadama Sylla, Stagiaire à Guinéenews

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