Le président de l’UFDG a consacré la dernière assemblée générale de son parti du samedi 5 mars, à un plaidoyer pro domo, après avoir perdu la première manche du bras de fer judiciaire qui l’oppose à l’État guinéen. Cette sortie au vitriol de Cellou Dalein Diallo, contre le CNRD, devant des militants, fortement mobilisés, prouve que l’ancien Premier ministre a encore du mal à digérer la coupe amère que lui a fait boire le patrimoine bâti public. Et à juste raison.
Le chef de file de la classe politique continue de ruminer sa colère contre les autorités de la transition, après son exclusion de sa résidence de Dixinn. Ainsi, après avoir regagné ses pénates, du côté de Kipé, un quartier huppé de la capitale, Cellou Dalein Diallo a profité de l’assemblée générale de son parti du samedi dernier, pour se lancer dans une violente diatribe contre la junte.
Il dit avoir été heurté par la méthode qui consiste à le faire passer pour une crapule. Qui aurait profité de sa position d’ex ministre de la république, pour accaparer un bâtiment de l’Etat. De quoi écorner son image à l’international.
Cela a été fait à dessein, selon lui, en sachant qu’il est consultant dans plusieurs organisations internationales, ayant ses ronds de serviettes à toutes les conférences. Avec en sus sa casquette de premier vice-président de l’Internationale Libérale.
Cellou déplore le préjudice que cette mauvaise publicité lui aura porté, par le biais médiatique.
Mais, il se dit tout de même soulagé, pour avoir réussi à retourner l’opinion en sa faveur. Dans ces échanges à fleurets mouchetés, sur fond de passion entre le gouvernement et les deux anciens Premiers ministres, que sont Cellou et Sidya, concernés par ces opérations de déguerpissement.
En tant qu’homme d’Etat, Dalein rappelle ne pas être opposé à ce que l’Etat fasse de la récupération de ses biens, une de ses priorités. Qu’il ne trouverait d’ailleurs pas à redire si, pour « cause d’utilité publique », on lui demandait de libérer son domaine de Dixinn. Mais c’est le fait d’avoir heurté les sensibilités des gens, en les jetant dehors, sans aucun préavis, qui poserait problème, à ses yeux, a-t-il insisté et persisté.
C’est donc un leader de l’UFDG sur le qui-vive, qui s’est adressé à ses militants, dans ce qui peut être perçu comme un dépit amoureux entre la junte et ces anciens Premiers ministre de Conté. Qui, plus que jamais se sentent dans le viseur des autorités de la transition, soupçonnées de vouloir les mener à la « guillotine ».
Une posture alarmiste, dénoncée par leurs détracteurs, qui accusent ces leaders d’en faire trop, dans la victimisation.