Près de deux semaines se sont écoulées entre le bouclage du casting gouvernemental et la tenue du premier conseil ministériel du gouvernement de transition. Cette rencontre qui a tenu l’opinion en haleine, n’aura cependant pas accouché de grandes annonces.
Le premier conseil des ministres du gouvernement de transition, tenu jeudi au palais Mohamed V, sous l’égide du chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya, n’aura pas été à la hauteur des attentes. C’est du moins l’avis de certains observateurs, qui disent être restés sur leur faim.
Car en lieu et place des grandes orientations et une feuille de route, censées servir de file rouge à cette équipe gouvernementale, devant piloter la transition, nos ministres se seraient limités à une simple prise de contact.
Le compte rendu du Premier ministre Mohamed Béavogui, qui s’est érigé en porte-parole de circonstance au sortir de ce conseil, est révélateur du caractère informel de cette rencontre.
Mohamed Béavogui a rappelé dans sa brève narration que le colonel Mamadi Doumbouya, a mis l’occasion à profit pour les appeler à ‘’l’unité, au travail bien fait, à l’esprit de sacrifice et à l’abnégation’’, afin de sortir la Guinée de l’ornière.
Rappelant le fait que le président de la transition les aura, dans la foulée, invités à faire de l’unité nationale, un point d’honneur. Pour que les Guinéens puissent transcender une fois pour toute, la question d’ethnocentrisme. Qui constitue une plaie de notre société.
C’est sur cette note que s’est terminé ce fameux conseil, dont la suite logique sera marquée par une retraite, décidée au pied levé, dès ce samedi à Kaléya, localité située dans la préfecture de Forécariah, à une centaine de kilomètres de la capitale.
Un séminaire gouvernemental inédit, en ce sens qu’il se tiendra dans une caserne militaire. Un fait rarissime.
Pour bien des gens, le choix de Kaléya pour larguer les amarres relève du domaine du symbolique, et pourrait avoir un double sens.
Primo, celui de lever les clivages entre civils et militaires, dans un pays où les deux entités n’ont jamais fait bon ménage. A cause de la condescendance blessante des hommes en treillis à l’endroit des populations civiles.
Et secundo, favoriser la cohésion et la loyauté entre les membres du gouvernement de transition. Car pour réussir leur mission, ces ministres devront impérativement faire de la solidarité gouvernementale, leur credo.
On peut aussi ajouter à ces deux aspects, l’esprit martial, que cette retraite pourrait forger cet encasernement, synonyme de « rédemption », chez nos ministres. Le tout à pas comptés. Le CNRD nous ayant habitués à ne pas confondre vitesse et précipitation.