La visite effectuée lundi par Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russe dans la capitale guinéenne, s’inscrit sans doute en droite ligne du renforcement de la coopération bilatérale entre la Guinée et la Russie. L’envoyé spécial du chef du Kremlin a saisi cette occasion pour explorer des pistes de coopération, allant du domaine économique, militaire, mais aussi minier.
Des projets qui constituent du pain bénit pour le pouvoir de Conakry en quête d’investissements pour assouvir ses ambitions portées sur le développement économique. « L’abondance de biens ne nuit pas » nous apprend l’adage. Tout comme d’ailleurs l’abondance de partenaires bi et multilatéraux. Surtout que la présence russe en terre guinéenne remonte à l’aube de notre indépendance.
Notre pays est un ancien satellite de l’ex Union Soviétique. Le président d’alors, Sékou Touré singeait quasiment tout, du modèle soviétique en termes de gouvernance. Après avoir rompu de manière abrupte avec la mère colonie française, suite au fameux « Non » voté lors du référendum gaulliste du 28 septembre 1958.
Comme pour dire que l’amitié entre la Guinée et la Russie ne date pas d’aujourd’hui. Même si cette coopération sous la première république, avait laissé les Guinéens sur leur faim. C’est le lieu de le mentionner.
A noter que Conakry n’était que la première étape d’un périple qui doit conduire le chef de la diplomatie russe, Sergueï Viktorovitch Lavrov dans plusieurs capitales africaines, notamment Bamako, Ouagadougou, N’Djamena et Congo Brazzaville.
Moscou poursuit ainsi son offensive tous azimuts sur le continent, quitte à plastronner sur les plates-bandes de Paris. Qui voit ainsi lui filer entre les doigts la plupart de ces anciennes collines. Des pays considérés jadis comme satellites de la France, qui tombent l’un après l’autre comme château de cartes dans l’escarcelle de la Russie.
C’est le cas notamment de la Centrafrique, du Mali, du Burkina Faso. Où la Russie a désormais droit de cité.
Sur un tout autre plan, bien des gens pensent que l’intérêt sans cesse grandissant porté par Poutine au continent, viserait à combler son isolement à l’Ouest, provoqué par la guerre engagée contre l’Ukraine.
En élargissant la palette de ses alliés sur le continent, devenu le terrain de jeu par excellence des puissances, dans un monde redevenu de plus en plus bipolaire, la Russie tente de garder la main sur le plan diplomatique.