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Éditorial : Damaro ou l’art de se raccrocher à toutes les branches

Amadou Damaro Camara, PAN

Le président de l’Assemblée nationale a saisi l’ultime occasion offerte par la clôture de la Session parlementaire pour se lancer dans un plaidoyer pro domo. Damaro avait en effet besoin de livrer sa part de vérité, après s’être tiré avec les braies pas tout à fait nettes d’accusations de favoritisme et de prise illégale d’intérêt, formulées par une bande de députés frondeurs.

Ce mardi, lendemain de la clôture de la Session parlementaire,  Amadou Damaro Camara s’est livré à une contre-attaque des accusations de népotisme et de favoritisme portées récemment à son encontre par des frondeurs.

C’est un Damaro, apparemment serein, qui y est allé franco, dans sa tirade contre ses détracteurs. Jusqu’à preuve du contraire, le président du parlement réfute les allégations de détournement de fonds et d’octroi de marchés léonins à ses proches.

Il a saisi l’occasion pour se défausser sur la questure, qui selon lui est la structure chargée de gérer le processus des appels d’offres au niveau de son institution. Procédures  dont il dit la main sur le cœur, ne jamais se mêler. Quant aux critères de sélection des adjudicataires des marchés du parlement, ils se feraient sur la base de l’équité et du mérite.

Damaro voudrait simplement dire à travers cette ellipse, qu’attribuer un marché à son épouse ou à son gendre ne serait simplement pas un crime. L’essentiel serait selon lui de bien remplir le contrat pour lequel l’on est sollicité.

Cette sortie du président du parlement était très attendue, d’autant que le psychodrame qui a agité les travers parlementaires, à quelques jours de la  clôture de la Session, continue de faire des vagues dans la cité.

Jusque-là Damaro s’était gardé de livrer sa part de vérité dans cette affaire qui éclabousse son magistère. Lui, dont l’avènement au perchoir s’est fait à la hache.

Devenu la deuxième personnalité de la République, dans le décorum institutionnel, cet apparatchik du parti au pouvoir, réputé pour sa rigidité, semble prendre trop de place au sein de la galaxie Condé. Comme s’il voulait coûte que coûte devenir calife à la place du calife.

De quoi faire des jaloux. Pourquoi pas, dans la guerre de succession larvée qui sévit au sein de la majorité présidentielle. Cela ne signifie pas pour autant que le président de l’Assemblée est un saint, loin de là. Car son train de vie trahit amplement cette image de « Monsieur main  propre » qu’il veut cultiver au sein de l’opinion.

Une opération de charme  qui ressemble plus à une tentative de rattraper les branches, face à la fronde.

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