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Éditorial : Beaucoup d’appelés mais peu d’élus

Le colonel Mamadi Doumbouya vient de trancher dans le vif, dans la désignation des membres du Conseil national de la transition (CNT). Il s’agit d’un accouchement au forceps, qui ne fera pas que des heureux, surtout chez la classe politique, où sur beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus.

A force de traîner en longueur, la composition du Conseil national de la transition (CNT) avait pris l’air d’une arlésienne. Les autorités de la transition avaient beau justifier cette lenteur par le dissensus autour du choix des futurs conseillers nationaux, l’opinion avait du mal à avaler la pilule.

C’est ainsi que le colonel Mamadi Doumbouya a fini par mettre son holà, en désignant les membres de cet organe législatif, qui est l’un des piliers de la transition. Sans tenir compte de toutes les listes portées à sa gouverne, ni des états d’âme des impétrants.

Il fallait bien choisir 81 conseillers sur plus de 700 postulants, au possible. Et c’est ce que le président du CNRD s’est résolu à faire, en usant de son impérium. Même s’il faut s’attendre à ce que cet arbitrage du président de la transition ne fasse pas que des heureux. Surtout au sein de la classe politique, où on commence déjà à entendre des vertes et des pas mûres, à propos de la nomination de ces conseillers nationaux. Car sur les 181 formations politiques répertoriés au niveau du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), seules 15 ont été prises en compte dans la répartition du « gâteau ». Ce qui donne un conseiller par parti politique sur les 15 retenus. Les autres listes ayant été purement et simplement biffées par le CNRD. Qui non plus, ne semble pas avoir pris en compte le fait que les partis ne seraient pas logés à la même enseigne, en termes d’audience. Contrairement aux prévisions des alliances, qui faisaient la part belle aux partis comme l’UFDG et le RPG arc-en-ciel, considérés comme les deux mastodontes du landerneau, le colonel Doumbouya a pris le contre-pied de cette proposition. Une manière pour lui de leur faire la leçon, en les conviant à ne privilégier que le bien commun. Au lieu de se complaire dans des guerres d’égo.

C’est d’ailleurs avec la même verdeur que le colonel Doumbouya a jeté son dévolu sur Dr Dansa Kourouma, comme président du CNT. Faisant fi de toutes les voix qui accablaient le président du CNOSCG, considéré par ses détracteurs comme un suppôt de Satan. Tout en mettant en garde contre sa nomination au perchoir. Maintenant que les jeux sont faits, il va falloir taire les divergences, et laisser nos chers conseillers jouer leur partition dans le processus de transition. Après tout, « c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ».

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