Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Condé, a été installé ce 1er novembre dans ses fonctions. Dès l’entame de son intervention, Lanciné Condé a décliné les problèmes auxquels il va s’attaquer, conformément aux orientations du président de la Transition, notamment le népotisme, les conflits d’intérêt.
« Les orientations de son Excellente Monsieur le Président, contre le népotisme et les conflits d’intérêt, ainsi que pour la recherche des voies et moyens pour que les enfants de Guinée, trouvent en Guinée une éducation, les soins de santé appropriés et un cadre de vie meilleur seront les sources d’inspiration continuelles pour nos actions et pour nos attitudes », a-t-il promis.
Si les dernières années ont été très difficiles pour la Guinée, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan indique qu’il y a des marges importantes à exploiter : « Au cours des dix dernières années, notre pays est passé par plusieurs étapes qui incluent des moments difficiles (Ebola, Covid-19, tensions socio-politiques), mais aussi des progrès substantiels notamment en matière de réformes du fonctionnement des administration économiques et financières, ainsi qu’en terme d’amélioration du climat des affaires, d’augmentation des Investissements directs étrangers et d’accélération de la croissance. Vous conviendrez toutefois avec moi que des marges importantes de progression peuvent être exploitées, notamment par rapport à l’application des règles, au renforcement de nos performances en matière de programmation et de suivi des actions de développement. Nous nous devons de mieux anticiper les évènements et d’examiner à l’avance les mesures de mitigation de leurs incidences économiques et financières. Également, nos outils de financement domestiques doivent être ramenés à la hauteur de nos défis et de nos ambitions. La dette ne devrait pas être constatée, mais voulue pour produire des effets explicites. Nous nous devons de réorganiser notre fonctionnement pour renforcer nos fonctions de contrôle afin de rationaliser nos dépenses et améliorer leur impact sur le bien-être des populations. Le contrôle des marchés publics devrait être mieux coordonné avec le trésor et les services juridiques pour éviter des délais indus et favoriser la conformité avec les cahiers des charges. »
Lors de la dernière évaluation de la gestion des investissements publics (PIMA), des faiblesses ont été signalées. Le ministre promet que cela devra changer le plus tôt possible, car il en fait une priorité : « Les investissements publics souffrent encore des faiblesses signalées dans le dernier PIMA. Cela devrait changer rapidement. Ce changement est une priorité. Notre processus d’identification, de maturation et de programmation des investissements devrait être évalué et reconstitué. Le portefeuille de l’Etat devrait être mieux structuré et intégré. La gestion et la politique de prise de participation de l’Etat se doivent d’être unifiées et volontaristes pour améliorer le positionnement de l’Etat par rapport à des secteurs stratégiques. La capacité de l’Etat à constituer un système statistique factuel, indépendant et pointu est une exigence sans laquelle notre processus de développement continuera à manquer de la vision et de la lucidité nécessaire. Nous espérons y parvenir rapidement, sur les bases de l’existant. »
Nommé le 29 octobre 2021, M. Condé a désormais la lourde tâche de gérer ce qui était jusque-là deux départements, car le ministère du Plan et du Développement économique est jumelé à celui de l’Economie et des Finances.