A la faveur des débats sur la défaillance du système éducatif guinéen en général et les résultats catastrophiques enregistrés aux derniers examens nationaux, en particulier, les conseillers nationaux ont attiré l’attention des ministres du système éducatif en Guinée sur ces situations et précisément sur celle des élèves ayant échoué.
En plénière hier mercredi, le président du CNT, Dr Dansa Kourouma n’a de cesse interpeler ces trois ministres sur la problématique.
« Les nombreux élèves qui ont échoué aux examens qui seront « découragés » certainement, comment faire pour les récupérer dans l’enseignement technique », s’est-il interrogé en s’adressant au ministre de l’Enseignement Technique et Professionnel.
En réponse à cette préoccupation exprimée par le président du CNT, le ministre Alpha Bacar a fait comprendre son « incapacité » à résoudre cette préoccupation. Pour lui, l’enseignement technique n’est pas une issue quand il n’y a plus d’espoir.
« Monsieur le président du CNT, je vais commencer par dire que ce n’est vraiment pas la solution. Il nous faut construire un système éducatif dans lequel les enfants choisissent d’aller dans l’enseignement technique pour la formation dès à bas âge. Pour ce faire, il faut qu’on commence à reconstituer et co-construire ensemble un système éducatif inclusif où il y’a des bases communicantes, où il y’a des passerelles et où chacun dans son domaine cultive l’excellence. Nous sommes dans une situation de crise… Nous avons posé le diagnostic […] pour certains des examens…
Je suis peiné que depuis des dizaines d’années, les écoles nationales des instituteurs (ENI) ne fonctionnent pas très bien. Les classes sont pléthoriques, il y’a plus de 150 personnes par salle, on ne peut mener aucun projet pédagogique avec autant de monde. Vous avez une orientation qui ne répond pas fondamentalement aux aspirations de ces ENI. Pendant très longtemps, ce sont ceux qui ont des moyennes en deçà de 11, des fois même des repêchés avec 9, qu’on oriente vers les ENI. L’effet est direct, si vous prenez des gens qui n’ont pas de niveau à l’ENI, on ne refait pas l’éducation de base de quelqu’un là-bas, on l’apprend a enseigné et on lui donne les fondamentaux de l’enseignement », a déploré le ministre Alpha Bacar.
Pour donc remédier à ces défaillances, des mesures « drastiques » seraient prises au compte de cette année scolaire, a-t-il annoncé. » Nous n’avons pas fait que poser des diagnostics, nous avons pris des actions. La première, c’est de dire que cette année, nous ne recrutons pas tout ce qu’on nous envoie. On recrute sur la base des capacités d’accueil qu’on a. A savoir 10 ENI, 25 par classe. C’est ce que nous allons communiquer à la commission nationale d’orientation pas plus ».
Il convient alors de s’interroger, sur la situation à l’ouverture prochaine, de près de 80% des cas d’échecs. Y aurait-il assez de places pour les redoublants et les admis qui s’ajouteront à eux au niveau des salles d’examen ? Wait and see.
Un compte rendu de Mamadama Sylla et Magnalén Traoré