Cette nouvelle était perçue par l’opinion dans son ensemble comme une bouffée d’oxygène, devant contribuer à décrisper l’atmosphère politique, devenue de plus en plus délétère ces derniers temps. En témoignent les échauffourées qui ont émaillé la manifestation de la coordination du Fndc de ce jeudi. On avait l’impression d’être dans des zones de guerre, dans maints endroits de la banlieue de Conakry. Où même des agents des forces de sécurité avaient du mal à trouver leurs marques. Préférant parfois prendre la poudre d’escampette devant des manifestants remontés comme des coucous. Avec la détermination de moines soldats.
Le bilan de cette folle journée a été des plus déshonorables pour notre démocratie. Qui en prend un sérieux coup. Il n’y a pas de quoi pavoiser, qu’on soit dans l’un ou l’autre camp des protagonistes.
Certains observateurs craignent d’ailleurs que la situation ne s’enlise. A cause de l’égo surdimensionné des deux camps, engagés dans ce combat de coqs. Citant en creux, cette sortie du ministre Mory Condé, qu’on pourrait qualifier d’impair voire de politiquement incorrect. Car en prenant carrément le contrepied de M. Embalo, qui prétendait avoir convaincu la junte d’avaliser les 24 mois, comme durée de la transition, Mory Condé risque plutôt de raviver les braises, en ces périodes de tension. In fine, son empressement à démentir le président en exercice de la Cédéao, ne fera que raviser l’opinion qui avait pourtant cru que la junte avait lâché du lest, sans crier gare.