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Drame routier de Souguéta : tout ce qu’il faut savoir sur cette tragédie 

Hélas, la route continue encore d’endeuiller des familles entières et de choquer et émouvoir le pays tout entier. Ce dernier accident illustre parfaitement cette tendance et vient relancer la problématique de la gestion de la circulation routière chez nous. De plus en plus, les catastrophes qui surviennent s’avèrent graves et surtout meurtrières.

Ce drame routier de Souguéta est survenu le dimanche 06 novembre à Hamdallaye (Souguéta), sur la RN1, au PK 70 de Kindia. Comme toujours en pareil cas, la presse, les réseaux sociaux et tous les canaux de communication disponibles en ont suffisamment parlé. Les autorités n’ont pas été en reste dans la réaction autour de l’événement. Dans un communiqué radiotélévisé, le Gouvernement a, non seulement déploré la tragédie, mais a également adressé ses condoléances et annoncé des enquêtes pour situer les responsabilités.

Nous revenons en dernier ressort sur ce drame routier, pour en présenter les ultimes développements et évoquer les circonstances de sa survenue. Notre conviction est qu’en rappelant l’essentiel des contours ou facteurs qui l’ont favorisé, nous en faisons une meilleure lecture et partant, nous assurons une meilleure prévention contre tout risque de répétition.

Cet accident mortel a impliqué deux véhicules : le minibus immatriculé AG 6549 02 conduit par Moussa Camara et le semi-remorque Renault Magnum RC 2188 AW et AD 3184 02, conduit par Mamadou Yéro Diallo. Le premier, en provenance de Conakry, se rendait à Kissidougou avec 26 passagers à son bord.

Le second quittait l’intérieur du pays pour Conakry. D’après les renseignements recueillis, le chauffeur du minibus roulait à vive allure. C’est dans ces circonstances qu’il a tenté de dépasser un camion, à un niveau où la route, neuve et au tracé rectiligne, peut inciter à la vitesse. Il n’a pas résisté à la tentation. Et c’est dans ces circonstances que la remorque a surgi devant lui. Vu son allure et sa position sur la chaussée, le choc était inévitable. Et il a été très violent !

Aux dires de la gendarmerie, c’est ce facteur vitesse qui a entraîné autant de morts et de blessés. Les passagers ont été violemment projetés contre le parapet d’un ouvrage situé non loin du point d’impact, les broyant littéralement. Soumis à un tel choc, ils n’avaient aucune chance.

Sur place, il y a eu 22 morts. Ce nombre s’est accru le lendemain (hier lundi 07 novembre) quand un des blessés a rendu l’âme à l’hôpital. Le total de victimes fait donc 17 hommes et 06 femmes. Quant aux blessés, ils sont au nombre de huit.

Il faut dire que les occupants du camion ne sont pas sortis indemnes de la collision, malgré que ce soit le minibus qui a été littéralement écrasé. Le chauffeur a été blessé, malgré la hauteur de sa cabine. Quant à ses deux apprentis, ils ont tous péri : le premier a été mortellement atteint dans la cabine. Le second qui était perché sur les arceaux qui surplombent la carrosserie du camion, a littéralement plané dans les airs, avant de tomber au sol.

La gendarmerie indique que, de tous les blessés, il ne reste plus que le chauffeur du camion à être hospitalisé à Kindia. Tous les autres ont été référés à Conakry.  D’après l’adjudant-chef Martien Kékoura Kourouma qui a établi le constat, l’excès de vitesse, le dépassement défectueux et la surcharge sont les trois infractions à l’origine de ce malheureux accident qu’il relève et impute à Moussa Camara, chauffeur du minibus.

Cette catastrophe routière sonne comme un rappel dans notre esprit. Elle nous interpelle pour nous engager à demeurer   toujours prudents sur la route. En effet, les dangers qui nous guettent dans la circulation sont assez nombreux, pour que nous baissions la garde. Nous ne sommes guère à l’abri, à quelque lieu ou moment où nous pouvons nous trouver sur la route.

L’on se souvient de la série d’accidents qui se sont produits aux mois de mai et juin derniers, successivement à Tondon, à Kolaboui et à Kankan, avec un lourd bilan de 31 morts. A l’occasion, le conseil des ministres, délocalisé à Kindia, avait longuement débattu de la question. En plus d’un deuil national décrété à l’occasion, le gouvernement a initié une série de mesures censées mettre fin à ce genre de drames. Pour tout dire, ces dispositions, dans l’ensemble, n’ont pas connues un début d’application. Du moins, jusqu’à maintenant. C’est peut-être bien, ce qui explique, qu’à peine sortis de ce deuil qui s’était emparé de tout le pays, nous soyons à nouveau confrontés à une autre calamité, du même ordre.

A nous de nous ressaisir et de faire en sorte que cette fois, soit la dernière. Qu’on n’ait plus à revivre pareil malheur ! Au regard de nos habitudes, on serait tenté de croire à une gageure. Il n’en est rien, cependant. L’espoir est bien permis.

Comme pour s’en convaincre, nous noterons la visite de terrain que les autorités les plus concernées dans la gestion de cette problématique ont effectué à Souguéta et à Kindia. Il s’agit d’une mission de l’AGUISER (l’agence guinéenne de sécurité routière) qui vient d’être créée et qui est de facto, la tête de file de tous les organes en charge des questions de circulation, de prévention et de sécurité routière, dans notre pays.

La seule présence de cette mission sur le terrain démontre à suffisance l’intérêt qu’elle accorde à la lutte contre les accidents. A travers ces déplacements, elle entend apprécier au mieux, les situations gravissimes qui se produisent à travers le pays. Cette mission de l’AGUISER comprend le directeur général, M. Thierno Barry et le PCA (président du conseil d’administration), le colonel Michel Koly Sovogui, par ailleurs, commandant du groupement spécial de la gendarmerie routière de Conakry.

Tirant les leçons de leur visite, M. Thierno Barry, directeur général, dira que « ce fût une vive émotion à notre arrivée. Le colonel Sovogui et moi-même, avons mesuré l’affreuse réalité sur le terrain. Nous avons continué sur Kindia pour rendre visite aux blessés hospitalisés.

Au regard de toute cette tragédie, il n’y a nulle fatalité à voir les familles de notre beau pays continuer à être endeuillées par nos routes. La sécurité routière est une urgence et surtout, elle est une responsabilité collective qui engage l’Etat, par ses hommes, ses ressources et ses infrastructures, mais aussi l’ensemble de la population de notre pays, par ses pratiques et par ses gestes au quotidien. Nous comptons d’ailleurs, multiplier les campagnes de sensibilisation pour susciter un effet d’entraînement des usagers, à la pratique des bons gestes dans la circulation.

D’ores et déjà, nous en appelons à davantage d’engagement et de responsabilité de la part des syndicats et des forces de l’ordre pour mettre fin au laxisme ambiant qui caractérise notre circulation routière. Il n’y a aucun doute à affirmer que l’origine des nombreux accidents que nous déplorons, vienne de là. »

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