Dr Kaké Makanera Alhassane est enseignant-chercheur à la Faculté des Droits de l’Unversité Général Lansana Conté de Sonfonia. Avec cet universitaire, dans un entretien accordé à Guinéenews©, nous avons abordé beaucoup de sujets. De la crise du carburant à la pompe à la lutte contre la corruption annoncée par le Premier ministre, Kassory Fofana, en passant par l’apport du secteur minier dans le budget national, le Dr Makanera s’est donné à volontiers. Pour ce qui est du tableau de bord de l’économie guinéenne et des perspectives, l’universitaire dresse un tableau sombre et ne prévoit pas de bonnes perspectives avant 2020. Pour ce qui est des mines, l’enseignant-chercheur estime qu’elles n’ont apporté, par endroit, surtout à Boké, que la « pauvreté, la misère, la délinquance et la drogue ». Interview.
Guinéenews© : L’actualité reste dominée en Guinée par la hausse du prix du carburant à la pompe. Quel pourrait être l’impact de cette mesure gouvernementale sur l’économie guinéenne ?
Dr Kaké Makanera Alhassane : En fait la taxation de l’énergie a toujours un effet nuisible à l’économie et au social. Ça, c’est depuis sa création par un certain Vito Tanzy qui était l’une des têtes pensantes du Fonds Monétaire International (FMI) dans les années 1980. Il a bien mentionné. Vito Tanzy, l’initiateur de la taxation de l’énergie, dit si l’Etat n’a aucune possibilité de compenser son déficit, c’est-à-dire aucune possibilité, il peut recourir à la taxe sur l’énergie. Mais, il a ajouté que cette taxe doit être exceptionnelle et provisoire. Pourquoi, parce que la taxe-là a des effets nuisibles à l’économie. Cela ne se discute pas. Si la Guinée recourt à cette taxe, le secteur le plus touché d’abord négativement, c’est le secteur de l’économie et ensuite le secteur social. Je m’en vais vous dire, le mercredi (1er août 2018, ndlr), j’étais avec une famille à Boké. Ils m’ont posé la question de savoir comment l’augmentation du prix des produits pétroliers leur touche. Parce qu’ils ne comprenaient pas. L’un a dit moi je n’ai que le vélo. Je ne paie pas le carburant. Je lui ai dit avant l’augmentation du prix de carburant à la pompe à 10 000 GNF, le pain coûtait combien ? Il me dit deux mille. Ensuite, je lui ai demandé, maintenant, le pain coûte combien ? Il me répond trois mille. Je lui ai demandé, vous consommez combien de pains chez toi. Il répond trois pains. J’ai dit voilà, du fait que le prix du carburant a augmenté, une seule poche de dépenses chez toi, tu as trois mille francs par jour. Il faut multiplier par trente (30), cela te fait quatre-vingt-dix mille.
Je lui ai dit encore de prendre d’autres poches où il y a l’augmentation. Vous allez voir qu’en termes de pouvoir d’achat, vous devenez pauvre. Lorsque j’ai calculé pour lui qui a un salaire brut de un million cinq cent mille, il s’est retrouvé avec un million cent mille. J’ai dit cela veut tout simplement dire que ton revenu mensuel, c’est une valeur théorique. Sa valeur réelle tombe à un million cent. Cela veut dire qu’avec l’augmentation, il a perdu 400 mille. Donc, voilà, l’impact social. Et l’impact économique, c’est quoi ? On a des produits élastiques et on a d’autres produits inélastiques. Cela veut dire quoi, il y a des produits, lorsqu’on les taxe, la consommation baisse. On dit que ces produits ne sont pas élastiques. C’est-à-dire la taxe fait qu’on abandonne la consommation.
Malheureusement en Guinée, les produits élastiques, ce sont ces produits qui subissent davantage que les produits inélastiques. Cela veut dire quoi, au lieu qu’on ne taxe fortement l’alcool, le tabac, ils sont légèrement taxés alors que ce sont ces produits qui devaient subir une forte taxation. On taxe maintenant le riz et autres dérivés. Finalement, les gens vont consommer moins le pain, on va abandonner pour trouver d’autres produits de rechange.
Et si la consommation baisse, la production va baisser, et si la production baisse, l’activité baisse. Ce sont les conséquences sur le plan économique. On verra en fin d’année qu’on a produit moins, on a créé moins de richesses parce que les gens ont moins consommé. (…)
Guinéenews© : Cette augmentation du prix est une des conséquences des recommandations de la mission du FMI qui a séjourné récemment à Conakry dans le cadre de la revue de programme avec la Guinée. La note de la mission est sans appel. Elle invite le gouvernement à supprimer la taxe spéciale sur les produits pétroliers et l’augmentation de la taxe spéciale sur les produits miniers. Comment expliquez-vous cette situation ?
Dr Kaké Makanera Alhassane : Mais, je dirai que l’augmentation n’est pas liée à l’arrivée du FMI ni à ses recommandations. On dit même recommandations. L’augmentation de la taxe est liée à la mauvaise gouvernance parce que si le budget était équilibré, le FMI n’allait pas demander à ce que l’on fasse autre chose. Tout simplement, si vous partez chez un médecin, il vous fait tous les examens, il trouve que vous êtes bien portant, est-ce qu’il fera des prescriptions. Mais c’est la même chose. Mais c’est quand vous partez avec des maladies, il va vous dire que j’ai diagnostiqué ça, il faut çà, et il faut çà. Le FMI, c’est ça. C’est parce qu’on est parti malade, on s’est empoisonné, on est venu. Le FMI dit lorsque vous n’avez pas aucune solution, maintenant, nous, on propose de taxer les produits pétroliers. La Guinée n’est pas partie devant le FMI en proposant des solutions pour compenser le déficit. C’est dans le cadre que le FMI dit comme vous n’a pas de solutions, lui, il a la solution traditionnelle, celle qui consiste à taxer le carburant. Si la Guinée était partie avec des solutions pour compenser le déficit, jamais, le FMI n’aurait proposé cela.
Guinéenews© : donc, pour vous, c’est la gouvernance financière et la gestion des finances publiques qui posent problème ?
On a un problème de gouvernance financière et de gestion des finances publiques. Et quel que soit le prix même si on renvoie le carburant, à trente mille francs le litre, on ne pourra pas résoudre le problème. Ce n’est pas le prix du carburant qui pose problème, on a un problème de gouvernance. Et tant qu’on ne gère pas bien, on ne s’en sortira pas. C’est comme si on vous dit de remplir un fût troué. Quelle que soit la quantité d’eau que vous apporterez par le fil de temps, vous verrez qu’il ne se remplit pas.
Un exemple. Les nouveaux bus qui tombent en panne. Voici un problème. Et on nous dit que c’est cela la solution alors qu’ils amènent plus de problèmes que de solutions. Donc, c’est une question de gouvernance. Si la Guinée avait bien géré et fait la transparence dans la gestion du secteur minier et la véritable comptabilisation des entreprises publiques et des établissements publics, je ne vous apprends rien, on est en train de juger certains directeurs pour avoir détourné des milliards. Cela signifie qu’ils ont eu beaucoup de temps pour avoir beaucoup de milliards. Cela signifie qu’il y a la faiblesse dans la gestion.
Si ces recettes étaient comptabilisées, on n’allait pas parler de déficit mais plutôt d’excédents. Donc, on ne serait jamais avec le FMI. Donc, on n’allait pas avoir des maux de tête pour aller se faire soigner. Maintenant que l’on a besoin d’une intervention chirurgicale parce qu’on a pris exprès le poison pour le consommer, la mauvaise gouvernance, c’est le poison, on sait. Quand celui qui fait la mauvaise gouvernance sait qu’il est en train d’empoisonner le pays, il est en train de s’empoisonner. On a fait exprès. Je vous assure qu’on fait la mauvaise gouvernance par exprès parce que quand on est en train de mal agir, on sait qu’on est en train de mal agir.
Autrement dit, si je vous donne dix milliards pour faire un pont qui coûte deux milliards, je sais que je suis en train de mal faire. Quand on dit maintenant, qu’il n’y a plus d’argent, ce n’est pas la faute au FMI. Voici le problème.
Guinéenews© : Comment, selon vous, se présente aujourd’hui le tableau de bord de l’économie guinéenne et quelles sont les tendances actuelles ?
Dr Kaké Makanera Alhassane: en fait, je vous dirai que le gouvernement ne communique pas ou communique mal. Celui qui fait des tableaux de bord. Mais je n’aime pas me prononcer là-dessus. Ces tableaux de bord sont faits sur la base des statistiques qui ne sont pas fiables. On nous a dit ici que la Guinée a une croissance de 6%. C’est ce qu’on nous dit. C’est dans la croissance à 6% qu’on ne trouve pas à manger. Alors que quand c’était négatif, on mangeait, on avait le carburant à moins de 8 000 GNF. Parce qu’au temps de Dadis, c’était autour de 2%. Le carburant était à 4000 GNF. C’était mieux en tout cas qu’aujourd’hui. A 6%, il faut qu’on se pose la vérité de ces chiffres. En tout cas quand c’était à 2%, j’étais plus heureux que quand c’est 6%. Donc, c’est ça mon problème.
J’étais plus heureux avec un taux de croissance de 2% qu’aujourd’hui avec un taux de croissance de 6%. La preuve est que les gens sont dans la rue. Si cela allait, on n’avait pas besoin d’interdire des manifestations. Les gens n’auraient pas manifesté. Donc, faites attention aux tableaux de bord officiels qu’on présente. Mais en tant qu’observateur banal, nous nous savons effectivement, que sur le plan économique, cela ne va pas. Cela est visible.
Vous allez demander aux commerçants, ils vont vous dire que leurs recettes journalières ont totalement baissé. Vous allez voir même ce que les gens consomment, vous verrez qu’ils ont réduit leur consommation. Et c’est ce qui est vrai. Vous savez, j’aime le dire et j’insiste là-dessus. Quand j’ai proposé une solution de sortie de crise au président de la République, j’ai commencé par cette phrase : « j’ai dit M. le président de la République, la Guinée n’est pas les livres, la Guinée n’est pas dans les documents administratifs, la Guinée n’est pas dans les chiffres officiels car les chiffres officiels en Guinée sont le fruit de manipulation idéologique et politique ». C’est tout. Quand vous voulez voir la Guinée, laissez tout ce qui est tableau de bord officiel. La Guinée est à Madina, la Guinée est à Boké dans les mines où on met des travailleurs dans des conteneurs pour les faire transporter. La Guinée est dans les villages, la Guinée est à Conakry partout où vous passez, c’est bouché. C’est cela la Guinée. Ce qui est dans les livres, il y a deux Guinées. La Guinée qu’on vend à l’extérieur dans laquelle vous et moi n’existons pas avec un taux de croissance de 6% où tout va bien. Et qui dépassera la Côte d’Ivoire d’ici 2020. Il y a une autre Guinée qui recule. C’est dans cette Guinée que vous et moi vivons. Je ne sais pas de quelle Guinée, vous voulez qu’on parle.
Guinéenews© : Récemment, vous avez fait des sorties médiatiques dans lesquelles vous avez analysé le budget de certains départements ministériels. Cette analyse révèle des dysfonctionnements graves. Que pouvez-vous nous en dire à propos ?
Dr Kaké Makanera Alhassane : En fait, si vous regardez, vous vous permettez d’analyser le budget de la Guinée surtout au titre de 2018, vous serez frappés par l’analyse banale qu’il existe des dotations budgétaires pour des institutions qui n’existent pas comme le Haut Conseil des Collectivités Locales. Il y a le budget depuis plusieurs années. Des écoles d’excellence qui n’existent pas. Vous avez également des budgets pour des structures qui ne fonctionnent pas. La Haute Cour de Justice par exemple. Qui avez-vous vu là-bas ? Où est l’organe ? Il y a son budget. Cela commence là. (…)
De l’autre côté, nous avons plus de 140 d’établissements publics en Guinée où il y a l’argent de l’Etat mais ces montants ne sont pas comptabilisés au titre du trésor. Cet argent va où ? Le patrimoine bâti public. Vous êtes journaliste, renseignez-vous. Seulement la cité chemin de fer fait entrer combien ? Vous allez voir, seulement avec ses recettes, l’Etat règle beaucoup de problèmes. Mais où va l’argent ? Personne ne sait. Prenez le Port autonome, prenez l’ARPT, prenez le Port Conteneurs, prenez maintenant les autres entreprises. Si on avait récupéré tout cet argent, peut-être, on parlerait d’une recette de 20 à 30 mille milliards GNF. Donc, on n’allait jamais parlé de ça.
Donc, il y a aussi problème au niveau de la mobilisation. Quand on regarde le budget, on ne voit pas ça. Si on vient maintenant au niveau de la répartition, on verra que si vous prenez la présidence de la République et la primature, les deux institutions d’exemple, 80% du budget de la primature, c’est pour achat des biens et services. Les 20% pour les autres. A la présidence, seulement 9% sont consacrés pour les salaires. La primature, c’est 2%. Si on rentre dans les détails, on se pose des questions. Je n’ai pas, malheureusement les chiffres ici, mais je vous dis les grandes tendances. Quand nous avons fait des estimations par rapport aux salaires moyens, on a trouvé qu’il y a plus de 2 mille travailleurs à la présidence. Ceci en tenant compte de la masse salariale. C’est un problème. Est-ce qu’il y a deux milles. Voilà, les petits détails. Il suffit de prendre vous-même, le budget que vous pourrez trouver sur le Net ou le site du gouvernement. Prenez les dépenses du personnel. Le salaire moyen, faites un million cinq cent voire deux millions GNF. Vous divisez, vous allez trouver 2 000 personnes qui travaillent là-bas (sous-entendu présidence, ndlr).
Ce qui fait mal, ce sont les ensembles non ventilés (les montants dont le gouvernement ne sait pas que faire avec). Chaque ministre a des ensembles non ventilés. Quand j’ai pris pour le ministère de l’Enseignement professionnel, cette année, il y a plus de onze milliards GNF. C’est-à-dire que le ministère a sa dotation, on lui donne encore cet argent-là et on lui demande de faire de ça de ce qu’il veut. Alors que le principe de spécialité budgétaire dit ’’les crédits budgétaires sont répartis en fonction de la nature des dépenses’’. Cela signifie que s’il n’y a pas de dépenses spécifiques, on doit mettre de dotation budgétaire. Les ensembles non ventilés, on fait des dotations budgétaires sans dire aux ministres ce qu’ils doivent faire avec. Il y a un problème. Et si on rentre dans le carburant, là, c’est terminé. C’est ce qui prouve à suffisance qu’en réalité, notre budget, tel qu’il est conçu, c’est pour enrichir les gestionnaires. Vous ne trouverez nulle part dans le budget de l’Etat la préoccupation des populations. Alors que le budget, dans sa conception, doit correspondre aux préoccupations des populations.
Nous avons besoin d’un budget qu’on appelle pompe aspirante refoulante mais non pas un budget coffre-fort. Cela veut dire que cela n’intéresse que celui qui gère le coffre-fort parce qu’il ne sort pas. C’est dans l’intérêt du propriétaire du coffre-fort. La Guinée gère un budget coffre-fort. Il faut être à côté. La preuve est que les plus riches guinéens sont les fonctionnaires. Malheureusement, ils ont les salaires les plus bas de la sous-région. On trouve qu’ils sont plus riches que l’Etat. Dans les bâtiments là où l’administration publique a des sièges, souvent, ce sont des bâtiments qui appartiennent aux privés qui travaillent avec l’Etat ou sont là-bas. Ou ils sont encore conseillers.
Guinéenews© : La Guinée est un scandale géologique. Selon le rapport ITIE-Guinée 2016, les revenus significatifs provenant du secteur minier est de plus de 3000 milliards de francs guinéens. Tandis que les revenus des entreprises étatiques sont estimés à 285 milliards de francs guinéens. Des gros montants sans impacts sur la vie des populations. Comment peut-on expliquer ce contraste ?
Dr Kaké Makanera Alhassane : C’est pourquoi, il faut carrément arrêter la manière dont on est en train de faire l’exploitation minière. Ce n’est pas dans notre intérêt. On nous insulte en disant qu’on veut être premier exportateur. Mais, ça c’est la politique des années 60. Vous ne verrez pas dans un pays aujourd’hui où les gens se battent pour être exportateurs des produits primaires. Tout le monde sait que la valeur ajoutée des produits primaires est faible. Et nous, nous sommes fiers. Partout, on dit qu’on veut être premier exportateur, on envoie le brut. C’est une politique dépassée. Certes, le secteur minier est une grande source de recettes mais pas pour la Guinée. Maintenant, je préfère qu’on laisse la bauxite pour que les paysans travaillent au lieu d’enrichir les miniers. La Guinée travaille pour les miniers. On est fiers d’enrichir les riches pour appauvrir l’Etat, appauvrir les Guinéens, et appauvrir les pauvres populations. A Boké, l’exploitation minière n’a entrainé que la pauvreté, la délinquance, la drogue, la prostitution. Je ne sais reconnais plus ma région.
Guinéenews© : Lors de la présentation de sa politique générale à l’assemblée nationale, le Premier ministre Kassory Fofana a déclaré que l’Etat guinéen perdait chaque année une somme de 600 milliards GNF du fait de la corruption. Comment mettre fin à ce phénomène ?
Dr Kaké Makanera Alhassane : J’ai été clair et le premier guinéen à dire publiquement qu’il ne peut pas. Cela ne relève pas de lui. J’ai commencé à étudier la corruption en Guinée depuis 1998. Donc, j’ai une idée des conditions de survie de la corruption en Guinée. J’ai une idée pourquoi, les gouvernements ne peuvent rien contre la corruption. J’insiste, le gouvernement actuel ne pourra rien parce que la corruption en Guinée s’adapte par la théorie de la baignade collective. C’est très simple. Le fondement principal de la survivance de la corruption, c’est la baignade collective.
Celui qui détourne va faire de telle sorte que tous ceux qui peuvent faire quelque chose contre lui, chacun gagne un peu. Finalement, dès qu’on commence, on va jusqu’à un certain niveau, on s’arrête. (…) je ne rentre pas dans les débats. Mais je vous dis que l’une des conditions de survivance, c’est ça. Ce sont des spécialistes, des chasseurs de crédits budgétaires. Avant de prendre, ils ont pris toutes les précautions d’abord. Et quand ils prennent, ça crie et on en parle plus. (…) Des gens même condamnés, ils quittent la Guinée, ils reviennent et reprennent leur fonction au ministère du Budget. Quelqu’un qui a été condamné à cause de 13 milliards de francs guinéens, il part à l’étranger, moins d’une année, il revient et reprend son poste. Il a fallu la presse pour qu’il quitte encore. Le brillant ministre de la Justice, cheick Sacko, a été incapable d’arrêter un citoyen qui est là, il est ressorti. C’est qu’il y a problème. Moi je dirai qu’il n’a pas voulu mettre main sur lui. S’il n’a pas pu, c’est que sa structure ne fonctionne.
Guinéenews© : Avec tous ces problèmes, l’espoir d’une relance de l’économie guinéenne est-il permis ?
Avant 2020, non ! Je l’ai écrit déjà depuis 2015. Avant 2020, impossible. Pour la simple raison, le gouvernement qui vient, c’est un constat général, deux ans avant les élections, on prépare les élections. On ne fait rien d’autre que ça. C’est impossible de faire un miracle. De toute façon, on ne fera pas de miracle avec les mêmes personnes. Moi, je prends les gouvernements sur les mots. Le président de la République a dit à un moment (lors de la fête internationale des droits de la femme, ndlr), je vais nommer un gouvernement à l’écoute « de la majorité silencieuse ». Mais, pratiquement, tous les ministres considérés comme mauvais ont été reconduits. Soit ils sont restés dans le gouvernement, soit ils sont restés dans le gouvernement supérieur. Parce qu’il y a deux gouvernements en Guinée. Il y a le gouvernement au niveau du Premier ministre qui comporte plusieurs catégories de ministres et il y a le gouvernement à la présidence de la République qui est un véritable gouvernement. Le gouvernement à l’écoute du peuple, très bien ! Mais dès que ce gouvernement est venu, il a créé des problèmes au peuple. Le carburant était à 8000, il a envoyé à 10 000 GNF.
Interview réalisée Amadou Kendessa Diallo pour Guineenews©