Le lundi 28 septembre 2009, à l’appel des forces vives de la nation, plusieurs milliers d’opposants ont rallié le stade du 28 septembre, pour protester contre une éventuelle candidature du capitaine Moussa Dadis Camara, alors chef de la junte militaire en Guinée. Mais leur meeting a été réprimé dans le sang. Photo d’archives.
Selon les organisations de défense des droits de l’Homme et les Nations Unies, il y a 157 personnes tuées, des femmes violentées et violées, de nombreux blessés, sans compter les portés disparus. Mme. Sy Mariama Diallo était au stade ce jour. Dans une interview exclusive qu’elle a accordée à Guineenews, cette victime, à gorge nouée, confie :
« Je suis une célèbre victime du 28 septembre 2009. Je me suis battue et j’ai communiqué sur toutes les radios internationales pour informer le monde entier. Je vous rappelle aussi que je suis la première personne à avoir témoigné sur RFI avec Boniface Vignon dès ma sortie clandestine de Conakry le 30 sept pour Dakar. J’en vis encore les séquelles et les cauchemars depuis 10 ans. Rien n’a changé », relate la présidente directrice générale du Groupe Mondial Tours qui se déclare toujours « oppressée » quand elle y pense.
« C’est inadmissible et intolérable que justice ne soit toujours pas faite. Et surtout qu’il n’y ait aucune commémoration. C’est incompréhensible pendant que la Guinée participe à travers le monde à des commémorations. Pourquoi ? », s’indigne-t-elle.
« Le comble, c’est le fait que le stade du 28 septembre sans aucun exorcisme serve encore de stade sans aucun état d’âme après avoir été le lieu d’horreur, de bastonnade, de massacre et de viols de milliers de Guinéens », a-t-elle affirmé non sans amertume.