Bien avant le lancement de l’opération de distribution des cartes électeurs, la commission électorale préfectorale indépendante (CEPI) de Labé a été contrainte de délocaliser son siège qui était jusque-là à N’Diolou dans le quartier Pounthioun pour venir se réfugier dans le bloc administratif préfectoral. Malgré cela, les agents de l’institution rencontrent de nos jours toutes les difficultés dans l’opération en cours de distribution des cartes électeurs qui semblent être ignorée par la majorité des électeurs de la préfecture.
Une attaque enregistrée à la mi-janvier au siège de la CEPI est à la base de la délocalisation des bureaux de ce démembrement de la CENI à en croire à El Hadj Lamine Sangaré son président. « Vous savez une première fois, si je me souviens c’était le 14 du mois passé, on a reçu la visite d’un groupe de jeunes qui a voulu saccager le siège de la CEPI. Ils ont lancé des pierres, cassé des ampoules et endommagé le portail. Heureusement, avec l’arrivée des forces de l’ordre, ils n’ont pas pu dépasser ce stade. Donc, vu l’insécurité là-bas, les autorités nous ont proposé de non seulement envoyé le matériel sensible au camp, mais de délocaliser notre matériel de travail. C’est ainsi que nous sommes venu vers la préfecture. Donc, depuis le 14 janvier nous sommes réfugiés à la préfecture», reconnait-il.
Pour ce qui est de la distribution des cartes électeurs, les agents en charge de l’opération sont persona non grata dans plusieurs localités. « La distribution se passe vraiment dans des difficultés parce que depuis hier jusqu’à ce matin, je reçois des nouvelles qui m’enchantent pas. Par exemple dans le secteur 3 de Tata 2 ; les gens sont partis retirer des cartes avec les membres chargés de la distribution. Donc, ce matin aussi, c’est un président de la commission de Safatou 2 qui me dit qu’il a été arrêté et même séquestré par des jeunes qui lui ont retiré toutes les cartes de Safatou 1. Ils ont la prétention de les garder jusqu’après les élections. Et Donghol aussi, on lui a dit que s’il ramène les cartes, qu’ils vont le bruler avec les cartes. Donc c’est tant de cas qui illustrent les difficultés dans lesquelles nous sommes», déclare El Hadj Lamine Sangaré.
Néanmoins, la CEPI de Labé tente d’honorer sa part du contrat: « oui quelques un arrivent à distribuer. Si vous avez constaté même dans la préfecture ici, nous avons reçu les commissions de Kouroula et de Pounthioun parce que là aussi il paraîtrait qu’il y a eu des gens qui ont proféré des menaces. Ainsi, on a demandé à ce qu’ils viennent à la préfecture ici travailler, comme c’est proche», soutient le président de la CEPI de Labé.
Il faut rappeler que Labé est le fief de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Daillo. Un parti qui appelle au boycott des prochaines échéances électorales en République de Guinée.