A l’occasion de la journée internationale de la liberté de presse célébrée le 3 mai, la structure Wassolon Agency Communication, a organisé dans un réceptif hôtelier de la place, la deuxième soirée des médias guinéens sous le thème » les médias guinéens face au double défi de la mutation numérique et de la responsabilité sociale ».
Outre les journalistes et patrons des médias, la rencontre a été aussi rehaussée par la présence des membres du gouvernement, des députés et hauts cadres de l’Administration et d’autres acteurs de la société civile.
Dans son discours de bienvenue, le Directeur de Wassolon Agency Communication, a indiqué que le 104ème rang de la Guinée dans le classement annuel 2018 de Reporters Sans Frontières, doit interpeller notamment les autorités publiques et la classe politique toute entière.
« S’il est vrai qu’en Guinée, aucun journaliste n’est emprisonné, les délits de presse étant dépénalisés au terme de la loi L02 portant liberté de la presse, il n’en demeure pas moins que nombre de journalistes et de médias pour lesquels nous travaillons, ont été dernièrement l’objet de menace de mort, de tentative d’assassinat, d’agression physique, d’attaque barbare de la part de militants politiques zélés mais aussi de poursuite judiciaire parfois à cause de leurs opinions ou d’enquêtes journalistiques » , a dénoncé Aboubacar Diallo qui n’a pas manqué de fustiger les insuffisances de certains journalistes et autres manquements à l’éthique et à la déontologie dans l’exercice du métier de journaliste.
Prenant la parole, le Secrétaire général du syndicat de la presse privée de Guinée Sidy Diallo, a comme l’on pouvait s’y attendre, dénoncé les mauvaises conditions de vies et de travail dont sont victimes les journalistes.
« On ne peut pas comprendre comment des journalistes qui ont faits plus de 5 ans dans un médium, ne puissent bénéficier d’un contrat de travail », s’est-il indigné.
En plus, poursuit Sidy Diallo, ils sont nombreux des journalistes guinéens qui n’ont même pas le SMIG (440 000 FG, ndlr). « Comment on peut qualifier ces journalistes d’alimentaire quand on sait qu’une seule chambre peut coûter 350 000 FG’’, s’est-il interrogé.
Pour sa part, la présidente de l’Association des Professionnels Africaines de la Communication s’exprimant au nom de toutes les associations de presse, a invité tous les professionnels de médias à œuvrer pour la consolidation de la liberté de la presse. Pour elle, la liberté de la presse est tributaire des conditions économiques. Parce que, soutient-elle, « lorsque les journalistes ne sont pas bien payés, cela impacte leur travail, lorsqu’ils n’ont pas le matériel qu’il faut, cela impacte leur travail, lorsque le cadre de travail n’est pas propice, cela impacte également leur travail. »
Présent à la cérémonie, le ministre d’État Conseiller spécial du chef de l’État, a répondu indirectement à ces prédécesseurs qui ont réclamé de meilleures conditions de vie des journalistes. Pour Tibou Camara, le métier de journaliste est un travail noble. Et comme tout métier noble, il exige de l’engagement du dévouement et du renoncement (…), a fait savoir le ministre Conseiller du président de la République.
« Personne ne s’est jamais immortalisé en ayant de l’argent. Combien de personnes ont été riches, combien de personnes ont occupé de hautes fonctions dans ce pays, combien d’autres, par leurs engagements militants, ont contribué à l’éveil des consciences en inscrivant leurs actions dans l’intérêt général, se sont immortalisés’’, s’est interrogé le ministre Tibou qui a, par ailleurs, félicité les journalistes pour les œuvres accomplies au quotidien.
« Sans votre détermination et votre persévérance, il n’y aurait certainement pas de démocratie », affirme le Conseiller Spécial du Chef de l’Etat.
Cette deuxième édition de la soirée des médias a été marquée par la remise de 6 prix à des entreprises de presse et journalistes notamment.
Parmi ces entreprises récipiendaires de la soirée, figurent votre quotidien Guinéenews qui a reçu le prix de la ‘’Rigueur professionnelle’’ ; le groupe CIS TV qui a reçu le prix du média qui offre les ‘’meilleures conditions de travail’’, un des journalistes du groupe Alpha Mady Touré a obtenu le prix du meilleur journaliste espoir. Le prix ‘’Mohamed Koula Diallo’’ pour le courage professionnel a été décerné à Ibrahima Sory Diallo de Guinéematin. Le journaliste Sidy Diallo de la radio nostalgie a, lui, obtenu le prix exceptionnel de combat professionnel.
Un autre prix dont les organisateurs ont appelé prix Wassolon Agency Communication pour le mécénat, a été décerné au Groupe Business Marketing de Antonio Souaré.
Il faut noter aussi qu’au cours de la rencontre deux panelistes ont animé la soirée sur la ‘’responsabilité sociale et la mutation numérique’’.