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Dissolution du FNDC : la junte franchit le Rubicon

L’arrêté couperet du ministre Mory Condé, portant dissolution du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) continue de faire jaser dans la cité. Comme quoi, la junte n’a finalement pas pris de gant, dans sa résolution à sonner le glas de ce mouvement pro-démocratie, qui s’était illustré en véritable poil à gratter d’Alpha Condé dans sa tentation du troisième mandat. Avant de réajuster sa mire vers le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD), devenu sa nouvelle cible.

Les autorités de la transition viennent de sévir contre le FNDC, en optant purement et simplement pour sa dissolution. C’est d’ailleurs sans surprise que cette décision crève-cœur est tombée dans la soirée du lundi, à travers un arrêté du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD). Quand on sait que l’affaire était déjà dans les tuyaux, en train juste d’être mitonnée entre le département de la Justice et celui du MATD. En vue de sceller définitivement le sort du FNDC, dit-on.

Dire donc que le sort en était jeté pour cette association devenue un symbole dans la lutte pour l’ancrage démocratique, relèverait simplement d’une lapalissade.

Les récentes tirades du ministre de la Justice et garde des sceaux, M. Charles Wright, contre la frénésie épistolaire du front, à destination du Bureau du procureur de la CPI, était un signe prémonitoire de cette dynamique, visant à tailler des croupières à ce mouvement pro-démocratie. Accusé par ses contempteurs d’être un faux nez de certains partis politiques, tapis dans l’ombre. Des contempteurs qui peuvent boire du petit lait, suite à sa dissolution.

Une décision qui est toutefois loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion. Déclenchant du coup une vague de solidarité envers le mouvement, y compris au-delà de nos frontières. Sans dénier certes au gouvernement la prérogative de couper bras et jambes à tout mouvement, dont les activités pourraient porter atteinte à la légalité républicaine. On est tout de même en droit de nous demander si la dissolution du front n’est simplement pas un contresens.

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