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Dialogue politique : le colonel Doumbouya remet les pendules à l’heure (Édito)

Le président de la transition a profité de la solennité de la cérémonie d’ouverture du cadre de dialogue inclusif, qui s’est déroulée vendredi au palais Mohamed V, pour remettre les pendules à l’heure. En martelant face aux acteurs politiques, les yeux dans les yeux que rien, ni personne ne le fera dévier de son objectif, qui est celui de nettoyer les écuries d’Augias, le colonel Mamadi Doumbouya, fait preuve d’un jusqu’au boutisme à tous crins. Une attitude qui tranche avec un bravache de salon qui, face à la défiance d’une importante frange de la classe politique, comme c’est le cas en ce moment, se serait dégonflé comme une baudruche.

La junte vient de combler le retard à l’allumage pris dans la mise en place du cadre de dialogue inclusif, tant sollicité par la classe politique guinéenne. Même si certains acteurs politiques pensent que le jeu n’en vaut pas la chandelle. D’où leur boycott de ce cadre qui ne répondrait pas à leurs attentes, dans la perspective d’un modus vivendi. C’est le cas des coalitions pilotées par Cellou et Sidya. Deux têtes de file de la classe politique qui filent désormais du mauvais coton avec le CNRD. Après avoir flirté un temps avec les autorités de la transition. Une lune de miel qui aura été toutefois fugace.

Et pendant que ces acteurs politiques et non des moindres continuent d’être sur des charbons ardents, d’autres coalitions ont répondu à la main tendue de la junte. Car pour elles, la politique de la chaise vide serait plutôt contreproductive, dans un climat d’extrême fragilité.

Le colonel Mamadi Doumbouya n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler à l’attention de la classe politique tout engagement, toute sa détermination, à foncer tête baissée, pour sauver la République. Ce travail de soutier, que le colonel qualifie lui-même de « sale boulot », il voit mal quelqu’un d’autre, notamment un civil, le réussir, à sa place. Car, il faut reconnaître que débarrasser notre pays de toutes les tares dignes d’une République bananière, à savoir la corruption, le clientélisme et le népotisme entre autres, peut relever d’une gageure. Tant le mal est profond.

Il faut donc en avoir dans le ventre pour s’attaquer à ce défi aussi dantesque. Et le colonel semble être l’homme de la situation, comme il le prétend, sans fausse modestie. Dans la foulée, le président de la transition prévient que rien ne l’empêchera d’aller à l’abordage. Ni personne.

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