Le ministère de l’Enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi, organise un atelier en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur l’implémentation et la réglementation de la filière drone. Cet événement, qui se tient du 5 au 7 juillet 2023 dans un hôtel de la capitale, a pour objectif de mettre en place des textes de loi régissant l’utilisation des drones, gérés par une plateforme digitale, afin de surveiller les activités liées à ces appareils.
La mise en place de cette réglementation sur l’utilisation des drones en Guinée est une initiative importante qui touchera de nombreux secteurs économiques tels que l’agriculture, les mines, les télécommunications, le transport, les infrastructures, la sécurité, la surveillance environnementale et la pêche.
Lors de la cérémonie d’ouverture, en présence de partenaires et de membres du gouvernement, le Représentant-Résident du PNUD en Guinée, Luc Joël Grégoire, a souligné l’importance de ce projet, qui s’inspire des meilleures pratiques et législations internationales : « La Guinée s’est appuyée sur les meilleures législations internationales pour servir de modèle en Afrique et dans le monde. Beaucoup de pays industrialisés n’ont pas encore un cadre juridique et réglementaire aussi précis. Ce projet a été élaboré après un travail approfondi qui a recensé de 120 à 150 utilisations potentielles des drones, ainsi que les avantages qu’une telle stratégie pourrait apporter à la Guinée en termes de transformation structurelle, tant dans les modes de production que de consommation. La mise en place de plateformes régionales permettra également aux incubateurs et à l’écosystème entrepreneurial de tirer parti des opportunités de services rentables et de bénéfices multisectoriels, tout en créant des emplois pour les jeunes dans les métiers liés à l’utilisation des drones. C’est une avancée significative ».
Alpha Bacar Barry, le ministre de l’Enseignement technique, a souligné l’importance des drones dans le domaine du travail et a exprimé le souhait que la Guinée puisse fabriquer ses propres drones : « Les drones sont une technologie en constante évolution, avec de nouvelles avancées dans leur fabrication, leur logiciel et leur utilisation. Il y a six ans, nous étions loin d’imaginer que les drones seraient utilisés dans le transport. Aujourd’hui, dans certaines villes de Dubaï, les drones peuvent transporter plus de 100 kilos d’un point A à un point B. Il est donc important que nous puissions fabriquer nos propres drones et accélérer le développement de certains secteurs grâce à cette technologie. Nous sommes sur la bonne voie et nous commencerons par établir des textes clairs et durables, tout en mettant en place des mécanismes de consultation et de dialogue entre les différents ministères, avec l’aide de nos partenaires techniques et financiers ».
Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Bachir Diallo, a souligné l’importance de l’utilisation responsable des drones et a invité les utilisateurs à être extrêmement vigilants : « Les drones ont le potentiel de transformer de nombreux secteurs de notre économie en augmentant l’efficacité et en réduisant les coûts d’exploitation. Cependant, nous devons rester vigilants et utiliser cette technologie de manière éthique et responsable, en particulier en ce qui concerne la sécurité nationale. L’utilisation non réglementée des drones peut présenter des risques dans une région comme l’Afrique de l’Ouest, où la criminalité transnationale est prédominante. Nous sommes ici pour réfléchir, analyser et discuter afin de mettre en place un cadre réglementaire solide qui garantisse que l’utilisation des drones contribue à la sécurité, à la stabilité et au bien-être de tous les Guinéens ».
Félix Lamah, le ministre des Transports, s’est réjoui de participer à cet atelier et s’est engagé à soutenir activement les initiatives liées aux drones : « L’industrie des drones connaît une croissance rapide de nos jours, et leur présence en Guinée mérite une attention particulière en raison de leur large champ d’application. Le cadre réglementaire pour les drones a déjà été élaboré par l’Autorité Guinéenne de l’Aviation Civile (AGAC), et la collaboration avec les professionnels du secteur est en constante augmentation. Cet atelier offre une opportunité de former de nombreux jeunes pour développer le secteur des drones, qui constitue à la fois une activité socio-professionnelle et innovante. Les drones ont de multiples applications, telles que la surveillance des forêts pour lutter contre les incendies, la surveillance des cultures et l’ajustement des traitements nécessaires. Il est essentiel d’adapter la réglementation aux nouveaux usages des drones afin de favoriser l’innovation tout en assurant la sécurité des personnes survolées et le respect de la vie privée. Le gouvernement accorde une grande importance à ce projet, qui offre de nombreux services à la population guinéenne et permettra le développement d’entreprises dynamiques dans ce secteur ».
Ce projet de mise en place d’une réglementation pour l’utilisation des drones en Guinée est évalué à plus de 6 millions de dollars. Il vise à favoriser l’innovation, à créer des emplois et à stimuler la croissance économique dans divers secteurs. La Guinée se positionne ainsi comme un acteur régional dans le domaine de la technologie des drones, avec l’ambition de devenir un modèle pour d’autres pays.