Le passage de certains dignitaires du régime d’Alpha Condé devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) continue de révéler certains secrets du Gouvernement d’alors. A l’image d’une tractation qui aurait eu lieu entre Oyé Guilavogui et Aboubacar Sylla pour occuper la tête du ministère des Transports.
Ainsi, l’ancien ministre des Transports, Oyé Guilavogui a expliqué à la barre qu’il a refusé un poste ministériel car Aboubacar Sylla jusque-là porte parole de l’opposition à l’époque des faits, tenait mordicus à obtenir le Département des Transports qu’il occupait.
L’influence qu’il a eue dans le gouvernement d’Alpha Condé aurait été l’un des facteurs essentiels de « son refus » d’obtempérer à certaines décisions notamment quitter la tête du ministère des Transports pour celui de l’Elevage. A la barre, Oyé Guilavogui est revenu sur cette tractation avec l’ancien porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla.
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« Cela m’est arrivé une fois dans les circonstances particulières. C’était en faveur d’un changement de Premier ministre. Et lorsque le nouveau est venu, il fallait procéder à un remaniement ministériel. Une commission a été mise sur pied pour nommer la nouvelle structure. Cette équipe a procédé donc à la restructuration. En allant dans les autres ministères, ils pouvaient passer 2 heures et lorsqu’ils sont arrivés au Transport, ils n’ont fait que 5 minutes parce que tout le monde s’était convenu à ce que je sois maintenu comme ministre des Transports. Et j’ai été informé avant que le décret ne soit signé.
C’est à ma grande surprise que celui qui nous a combattus, [parce qu’il était] le porte-parole de l’opposition, a été tiré et nommé dans le Gouvernement en la personne d’Aboubacar Sylla. Il a passé tout son temps à l’hémicycle à insulter notre Gouvernement. Il a été à la tête du ministère des Transports. Informé, il dit que s’il s’agit de l’Elevage, qu’il ne va pas rentrer dans le gouvernement et que lui ce qui l’intéresse, c’est le ministère des Transports et c’est là que je me suis opposé », a-t-il expliqué.
Ainsi, les avocats de la défense représentés par maître Salifou Béavogui, ont demandé la mise en liberté provisoire de leur client « pour des raisons de santé ». Une demande à laquelle le ministère public et la partie civile se sont catégoriquement opposés. Pour le ministère public, « accordé une liberté provisoire à M. Oyé Guilavogui est un risque car il va fuir », a martelé Moustapha Mariama Diallo.
L’affaire a été renvoyée au 5 avril 2023 pour la production des pièces pour la défense et la demande de mise en liberté provisoire.