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Destruction de preuves : ces graves accusations de Me. Yomba contre Chérif Diaby et Fatou Sikhè

Suite aux témoignages de Me Oury Baïlo Bah sur la disparition du corps de son frère, Me Paul Yomba Kourouma, un des conseils de Toumba Diakité, a nommément accusé l’ancien ministre de la Santé, le Colonel Abdoulaye Chérif Diaby et l’ancienne Directrice générale de l’hôpital Donka, Dr Fatou Sikhè Camara, d’avoir détruit les preuves de la disparition des corps.

Dans l’émission Mirador de FIM FM ce mercredi 15 février, il a été demandé à l’avocat accusateur les éléments à sa disposition pour affirmer cela. Verbatim !

« Nous entrons vers la ligne droite de ce procès, la phase glaciale. Vous voyez que la température a baissé. Le thermomètre a changé. Nous sommes dans la phase de la consternation, celle du recensement des bourreaux face à cet événement. Hier, nous en avons eu déjà deux à la pêche : il s’agit du Capitaine Moussa Dadis Camara et du ministre de la Santé qui ont fait disparaître des corps. Des corps qui n’ont pu être présentés au peuple de Guinée. D’ailleurs, ceux qui ont été déclarés par lui, les 57, ce ne sont pas ceux qui ont été livrés. Parce qu’il y avait des corps à présenter, il y avait des corps criblés de balles, défigurés, qui ne pouvaient être présentés. Leur destination, c’était la haute mer. Leur destination, c’était dans des fosses communes. Et ce qu’on n’a pas dit , c’est qu’il y avait des fours crématoires qui sont intervenus.

Est-ce quand on vous amputé une jambe, on l’a rend ? Vous ne la réclamez jamais. Vous ne savez pas où c’est parti. Il y a des crématoires dans les hôpitaux.

La question qui va se poser, c’est celle de savoir où sont passés les corps ? Face au silence de l’Exécutif d’alors, face au mutisme même des accusés à la barre et d’ailleurs, la liste n’est pas exhaustive. Beaucoup les rejoindront avec ce que nous voyons au tribunal maintenant. Tous les commentaires sont possibles : aller jeter votre parent alors que vous avez des terres au village,  le quartier même n’a pas épuisé le cimetière,  qu’on aille le jeter en haute mer ou qu’on aime les entreposer que l’ADN même ne produise pas un résultat. (…). On peut dire que le crématoire a été possible.

Vous avez vu que le ministre de la Santé est venu en face d’un professeur dont je tais le nom. Il a sauté sur un mourant pour aller faire détruire par Fatou Sikhè toute la documentation. Alors, si on peut nous produire la documentation au jour de l’événement, je me remettrai en cause. Mais ça été détruit complètement. Et on a demandé de faire des notations sur du papier volant. C’est dire qu’en amont et en aval, ce ministre a été dans la conception, dans la préparation et dans la réalisation de déchet satanique contre le peuple. Ce, contre quoi nous nous insurgeons. C’est cette phase décisive, mais très glaciale. Il faut vraiment des avocats de talent pour défendre cette phase de procès, parce que nous avons affaire à des parties civiles, c’est des gens meurtris, c’est des gens endoloris, c’est des gens affligés. Il y a eu des morts. Suite à ça, à cause de l’insupportabilité de l’événement, la mère de Sory Baïlo par exemple n’a pas supporté le coup ».

Du cas de Dr Fatou Sikhè Camara 

« Le tribunal doit faire comparaître cette dame. Parce que sa complicité dans cette affaire,  la trahison du serment d’Hippocrate, la déontologie sur laquelle elle a marché. Donc que sa comparution, même sans demande, à l’attente de cette annonce seulement, le tribunal, le ministère public même la partie civile doit la solliciter », a-t-il déclaré.

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