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Des agents de santé et des relais communautaires de Daralabé et Sanoun à l’école de la santé communautaire

Pour accroître l’accès universel aux services sociaux de base, le Ministère de la Santé, celui de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, en collaboration avec les partenaires, et avec l’appui financier de l’UNICEF, ont organisé une formation destinée aux agents de santé communautaires (ASC) et aux relais communautaires (RECO). Ces ASC et RECO repartis dans 40 communes rurales du pays, appelées « communes de convergence », auront au terme de cette formation sur la santé communautaire, les capacités de connaître les maladies, de les prévenir et de vite référer celles dépistées dans les communautés avec l’aide des RECO. Les ASC et RECO, contribueront également aux référencements de tous les cas suspects de maladies, aux structures de prise en charge afin que des dispositions soient prises à temps.
En effet, le constat dressé après le passage de la Maladie à Virus Ebola (MVE) a établi la faiblesse du système de santé communautaire, y compris la surveillance des maladies, qui constitue la base de la pyramide sanitaire. C’est pourquoi, la Guinée et ses partenaires dont l’UNICEF sont à pied d’œuvre pour corriger les erreurs du passé.

S. M. KOUNDOUNO © UNICEF

Au préalable, ce sont les formateurs de cette séance qui ont bénéficié d’une formation avant d’être déployés dans les différentes communes de convergence à l’effet de former en santé communautaire durant 10 jours, les agents de santé communautaires et les relais communautaires sélectionnés par leurs propres communautés. Ce qui marque une consécration effective du transfert des compétences aux communautés, car elles seront désormais engagées et responsabilisées dans leurs localités respectives.
Pour la préfecture de Labé, Daralabé et Sanoun, sont les deux communes de convergence où les formations se sont déroulées respectivement avec comme supports des groupes électrogènes et des vidéos-projecteurs.
À Daralabé, située à 18 km du centre-ville de Labé, 21 participants composés d’ASC, et de RECO ont pris part à cette formation techniquement bien aboutie. L’un des formateurs, Dr Abdoulaye Ibrahima Diallo, Chef section prévention et lutte contre la maladie à la Direction Préfectorale de la Santé (DPS) de Labé, revient sur les sujets abordés depuis le démarrage de cette formation.

Dr Abdoulaye Ibrahima Diallo, Chef section prévention et lutte contre la maladie à la Direction Préfectorale de la Santé (DPS) de Labé et formateur S. M. KOUNDOUNO © UNICEF

« Pour la première journée du 09 juillet 2018, nous avons abordé les thèmes comme, la consultation prénatale, le suivi postnatal, l’allaitement maternel exclusif, la malnutrition, la prise en charge des diarrhées, les violences basées sur le genre, la planification familiale, la surveillance à base communautaire des maladies à potentiel épidémique, la vaccination, la lèpre, la tuberculose, la supplémentation en vitamine A ». Dr Abdoulaye Ibrahima Diallo espère que cette formation permettra aux participants, notamment aux RECO d’être à même d’identifier à la fois et à temps, les maladies à potentiel épidémique et les événements inhabituels dans leurs localités, les répertorier dans un registre et les notifier à leurs superviseurs qui sont les ASC en vue de mettre en branle une équipe d’investigation, de sensibilisation et d’activités de riposte comme la vaccination.
Les participants nourrissent un grand intérêt pour cette formation qui est une première pour eux, car alternée par des travaux de groupes et se déroulant dans les deux langues : le français et le pulaar qui est la langue la plus parlée localement. Parmi eux, un nombre important de femmes, dont Mariama moudou Diallo, ASC de Daralabé « J’apprécie cette formation, elle m’a permis de connaître des choses que j’ignorais avant. C’est par exemple la CPN (consultation prénatale Ndrl) , le suivi de la grossesse, la vaccination, la supplémentation en vitamine A et la malnutrition au niveau des enfants. Une fois de retour chez moi, je vais partager ces nouvelles connaissances acquises avec ma communauté afin de mieux se protéger à l’avenir contre les maladies évitables ».
Pour réussir ce pari, les ASC et les RECO ont été dotés d’un kit comprenant des équipements, des médicaments, des registres communautaires et des boîtes à images.
Même promesse faite par Souleymane Barry, RECO de Lougoundé, district de Félébanta, « Cette formation est en train de bien m’outiller pour l’identification d’éventuelles maladies à potentiel épidémique dans ma communauté, mais également en mesures préventives et en moyens de sensibilisation des communautés, référencement des cas suspects et aussi leur suivi en cas de confirmation. Je remercie les initiateurs de cette formation ».
A Sanoun, située à 20km du centre-ville de Labé, on y a trouvé 41 participants dont 15 femmes suivent la formation avec le même dispositif technique.

Les Agents Communautaires (ASC) et les Relais Communautaires (RECO) de Sanoun en formation au siège de la Commune Rurale” S. M. KOUNDOUNO © UNICEF

Ici également, les bénéficiaires de la formation promettent de partager les nouvelles connaissances acquises avec leurs communautés respectives en vue de leur éviter à l’avenir d’autres pathologies. C’est du moins ce que nous confie Souleymane Diallo, RECO de Sanoun. « Je suis vraiment très content de cette formation parce qu’elle m’a permis de savoir assez de choses nouvelles comme : l’entretien d’une femme enceinte, son référencement après l’accouchement vers les structures sanitaires en vue de bénéficier des soins de santé requis. Ces nouvelles connaissances, je ne vais pas les garder pour moi seul, je vais les partager avec le reste de ma communauté afin qu’on soit au même niveau d’information pour une meilleure synergie d’actions».

Abdoulaye Fodé Diallo, Point focal communication à la DPS de Labé et co-formateur S. M. KOUNDOUNO © UNICEF

Abdoulaye Fodé Diallo, Point focal communication à la DPS de Labé et co-formateur, nourrit déjà l’espoir que si les participants utilisent les manuels qui leur seront remis et les connaissances qu’ils ont acquises durant cette formation, il y aura une nette amélioration des indicateurs sanitaires au niveau des communautés.
Cette initiative qui implique dorénavant les communautés à la base dans la gestion de leurs problèmes de santé, contribuera à coup sûr à la réduction des réticences, des rumeurs et faciliter au bout, leur collaboration avec le personnel de santé.

Saa Momory KOUNDOUNO UNICEF Guinée

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