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Déprime et misère des contractuels à Lola: «ils vont dans les champs pour rembourser leurs dettes… » (syndicaliste)

En marge de la manifestation des enseignants contractuels devant la Direction Préfectorale de l’Éducation de Lola, Samouka Condé, l’un des membres de la Coordination Préfectorale des Enseignants de Lola, est revenu sur la situation que vivent les enseignants contractuels dans la préfecture de Lola.

« Nous sommes des pères et mères de famille qui avons tout abandonné pour enseigner les enfants d’autres. Cependant, je peux vous dire qu’ils vivent dans des conditions difficiles et sont lourdement endettés aujourd’hui. Nous avons reçu deux mois de salaires, mais la plupart d’entre nous ont des dettes de plus de 7 millions de francs guinéens. Lors de la dernière paie, les créanciers et le Crédit Rural étaient tous présents pour réclamer leurs dettes. De plus, certaines dettes subsistent dans le village où nous résidons.

Nous avons essayé de résoudre ce problème tant bien que mal. Nous avons partagé l’argent en deux, avec prière et engagement. Chaque enseignant a reçu 500 000 francs, et les autres 500 000 francs, afin qu’ils puissent rentrer dignement chez eux devant leur famille. Le plus gros problème réside dans le fait que les gens ont des dettes envers des particuliers et des banques. À l’heure actuelle, la plupart d’entre nous ont du mal à se déplacer. Souvent, nous faisons face à des cas sociaux de personnes malades, mais il est difficile d’aider si nous-mêmes n’avons rien. La solidarité fait défaut en Guinée. Il manque aux Guinéens la solidarité et l’assistance de la part des autorités », a-t-il déploré.

-Les ministres Mory Condé et Guillaume Hawing ‘’disqualifiés’’, les contractuels appellent à l’implication du col. Doumbouya

En parlant du concours, Samouka Condé précise : « nous n’avons pas peur de passer le concours, mais nous craignons ce qui pourrait se passer ensuite. Nous connaissons la Guinée, si nous organisons des concours, les privilégiés prendront encore le dessus. Si des concours doivent avoir lieu, qu’ils se déroulent dans les salles de classe, car si un concours général est organisé, ce sont les nantis qui en bénéficieront. Nous sommes ici depuis 10 ans, mais aujourd’hui, la souffrance a atteint son paroxysme. Les gens travaillent dans les champs pour pouvoir rembourser leurs dettes. Certains sont même devenus grimpeurs pour récolter les régimes de bananes. D’autres signent des contrats pour travailler dans les champs afin de nourrir leurs familles, même s’ils ont enseigné pendant 9 mois en classe. Je demande instamment au Colonel Mamadi Doumbouya d’intervenir. Sinon, cette année, nous n’accepterons pas d’être bernés une fois de plus. Dans cette affaire, Mory Condé et Guillaume Hawing ont montré leurs limites. Ces deux ministres doivent comprendre que si leurs familles ne mangent pas, cela les affecte également. Si leurs enfants ne sont pas soignés, cela les affecte aussi. C’est la situation que nous vivons depuis 9 mois. Nos enfants sont malades, et ils ne mangent pas à leur faim. »

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