Le décret de limogeage de la ministre de la justice la Garde des Sceaux, Maitre Fatimatou Yarie Soumah lu aujourd’hui à la Radio Télévison d’Etat, ne finit pas de révéler les surprises.
Selon des sources proches de la famille, Me Soumah aurait présenté une lettre de démission qui a enclenché la première vraie crise du gouvernement de la transition.
Recrutée de son cabinet de notaire privé, pour être nommé ministre de la justice du gouvernement de transition dirigé par Mohamed Béavogui, Maitre Yarie Soumah avait la réputation d’être une femme de principe, très à cheval sur la loi. Mais depuis sa nomination des conflits de compétences et de personnalités ont fait que cette séparation était inévitable, selon les observateurs.
Elle avait eu « l’audace » de dénoncer en plein Conseil des ministres, qu’aucun membre du gouvernement n’a fait une déclaration de ses biens. Et fait remarquer que c’était une violation de la loi.
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Me Yarie Soumah, une femme au caractère bien trempé aurait accumulé les frustrations, selon plusieurs cadres consultés par Guinéenews. Notamment:
- les décrets de nominations de cadres dans son department sans la consulter
- l’apparence d’un gouvernement parallèle à la présidence qui lui bloquait tout accès au président
- le changement de nom de l’aéroport. Son grand-père Amara Soumah aurait été une victime du premier régime .
- la liste des membres de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières), une juridiction créée par le chef de la junte pour la répression des infractions à caractère économique ou financier – qu’elle a présenté aurait été modifiée sans son consentement
- la dernière convocation des magistrats chez le président par le Secrétaire général de la Présidence le colonel Amara Camara en la sautant ce qui a entrainé une lettre caustique publiée dans les médias.
Par ailleurs, il y’a eu une série de réunions de famille qui seraient à la base de cette démission puisque la famille ne se sentait pas en harmonie avec « l’apologie à tout vent de l’ancien président Sékou Touré » selon des sources très proches de la désormais ex ministre.
Le conflit avec le ministre secrétaire général à la présidence le tout-puissant Colonel Amara Camara est la goutte qui a fait déborder le vase et précipiter son départ. Guinéenews n’a pu joindre l’ancienne ministre de la Justice au moment de mettre sous presse.