Les avocats de l’ancien Premier ministre guinéen, Dr Ibrahima Kassory Fofana, ont introduit un référé de liberté devant la chambre spéciale de jugement de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) ce vendredi 1er novembre 2024. Cette démarche vise à obtenir une évacuation sanitaire pour leur client, en raison de son état de santé jugé ‘’préoccupant’’.
Selon les avocats, ‘’Dr Kassory est en détention depuis un an et demi’’. Ils mettent en avant plusieurs rapports médicaux affirmant que ‘’la clinique Pasteur, où il est actuellement soigné, ne dispose ni de l’expertise ni des équipements nécessaires pour garantir un traitement adéquat’’.
« S’il n’est pas évacué à temps, nous craignons de le perdre », a alerté Me Sidiki Bérété, soulignant que, malgré la gravité de la situation, le gouvernement refuse toujours de lui accorder les soins requis.
Les avocats rappellent que Dr Kassory Fofana est non seulement citoyen guinéen, mais également détenteur de la nationalité américaine. Ils insistent donc sur le fait que son droit à des soins médicaux devrait être respecté.
« Nous attirons l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le fait qu’un ancien Premier ministre de Guinée est privé de soins », a ajouté Me. Bérété.
Le référé de liberté est justifié par l’article 13 du Code de procédure pénale, qui stipule que tout citoyen privé de sa liberté a le droit de contester les conditions de sa détention. Les avocats demandent donc une évacuation immédiate, aux frais de l’État guinéen.
Alors que le délibéré de la cour est prévu pour le 12 novembre, les avocats expriment leur inquiétude quant au traitement réservé à leur client. Ils rappellent que d’autres figures politiques comme Michel et Oyé, ont été évacuées pour des soins, mais souvent trop tardivement.
« C’est pourquoi nous avons provoqué ce référé : Dr Kassory est déjà libre selon la décision internationale de la CEDEAO, dont l’exécution est refusée. La CRIEF a ordonné sa libération sous caution de 3 milliards, mais sa liberté est toujours refusée. Si la situation de Dr Kassory se détériore, la responsabilité incombera à l’État », prévient Me Bérété.
Les avocats estiment que le parquet semble plus soucieux de servir les intérêts de la transition que ceux de la justice. « Dr Kassory a présenté sa défense comme toujours, face à un parquet très spécial, qui semble au service de la transition et non de la justice. Je le dis avec conviction », affirme Me Bérété.
Le sort de Kassory Fofana reste en suspens, alors que ses avocats espèrent une issue favorable et appellent à une prise de conscience de sa situation.