La situation qui prévaut à la de la décharge de Concasseur préoccupe le ministre de la ville et de l’aménagement du territoire. Ainsi, pour trouver une solution définitive afin de libérer une bonne fois les emprises de ce dépotoir d’ordures, Ibrahima Kourouma a présidé une réunion ce vendredi 13 avril 2018 à son département. Une occasion qu’il a mise à profit pour inviter les autorités du quartier à sensibiliser leurs populations pour qu’elles quittent les lieux dans les plus brefs délais sans aucune violence. La rencontre a mobilisé cadres de l’habitat, ceux de l’environnement et responsables du quartier.
« Nous avons convié à cette rencontre les chefs de quartier, les chefs secteurs, les responsables de la commune de Ratoma, du gouvernorat et les responsables de l’agence nationale pour la salubrité pour qu’ensemble avec la population, nous essayons de discuter pour voir quelle sont les dispositions à prendre pour que ceux qui sont installés aux alentours de la décharge de Dar-es-Salam quittent sans pour autant qu’on use d’une quelconque violence. Vous savez, la situation est très grave au niveau de cette décharge, les populations vivent dans des conditions extrêmement pénibles sur le plan sanitaire et nous avons expliqué tous ces dangers à nos invités », a entamé Dr Kourouma avant de rappeler le danger qui guette les occupants de ces lieux dont certains ont d’ailleurs perdu la vie au mois d’août dernier suite à l’effondrement de cette décharge.
« Juste après ma prise de fonction, j’ai fait une visite en compagnie des cadres de l’agence nationale pour la salubrité au niveau de Dar-es-Salam pour voir un peu la situation des décharges. Et ce jour-là, nous avons été bien accueillis et avec le chef secteur, nous avons fait le tour et l’une des choses que nous avons demandée au chef secteur, c’était de faire en sorte que les populations puissent quitter. Parce qu’un peu plutôt, il y avait eu ce qu’on appelle éboulement au niveau de ce site des déchets. Cette année, nous arrivons encore à la période des grandes pluies et la première des choses était de faire un constat. Donc, nous avons envoyé une équipe sur la zone pour voir s’il y a eu des améliorations, mais le constat est que jusqu’aujourd’hui, rien n’a été fait. Comme vous le savez, le président de la République a un souci qui est celui de faire en sorte que les choses se passent dans le calme et de faire en sorte que toutes les conditions soient réunies afin que les populations ne soient pas offensées ; mais, il faudrait que les gens comprennent cela et quittent les lieux c’est pour leur santé parce que l’Etat ne va pas rester les bras croisés et regarder sa population mourir », précise-t-il.
Les autorités du quartier de leur coté indiquent que leurs citoyens n’ont aucune objection pour quitter les lieux. Seulement, ils souhaitent avoir des mesures d’accompagnements afin de trouver d’autres
endroits où s’installer.
« Nous sommes prêts à quitter Dar es Salam sans aucun problème car nous souffrons énormément. Nous sommes tous malades ; nos enfants ne sont pas épargnés. Mais comme on vous le dit, il n’y a que des veuves là-bas maintenant ; leurs maris sont décédés ; donc, si l’Etat nous accompagne, on va quitter sans problème », a fait savoir Charles Damba chef quartier Dar-es-Salam.
Conakry produit 1200 tonnes de déchets par jour. « Actuellement, un site de 150 hectares est identifié à Coyah pour délocaliser la décharge de Concasseur. Sur place, les ordures seront transformées en énergie avec le soutien de l’Union Européenne », explique Sory Camara directeur général de l’agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique. Mais d’ici là, la décharge de la carrière va continuer à recevoir les ordures collectées à Conakry.
Pour l’heure, le ministère de la ville mise sur la sensibilisation pour convaincre les occupants des emprises de la décharge de Concasseur de quitter. Cependant, une campagne de déguerpissement pourrait être déclenchée à partir du 03 mai 2018, si les multiples appels ne sont pas entendus.