La sous-préfecture de Parawol, située à environ 12 kilomètres de Lélouma-centre, est confrontée à un grave déficit d’infrastructures sanitaires et de personnel soignant.
Cette localité où vivent environ 15 869 âmes partagées entre 7 districts, est confrontée à une très faible couverture sanitaire. Seulement trois postes de santé et un centre de santé. Les populations de trois des districts les plus éloignés sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres pour se soigner. C’est pour pallier à ce manque criard d’agent de santé que le président de district de Thiahé Tormosso, situé à plus d’une cinquantaine de kilomètre de la commune urbaine, s’est érigé en homme de blouse blanche pour, dit-il, venir au secours de ses concitoyens en leur offrant des soins de santé primaires.
«Nous n’avons aucune structure sanitaire ici hormis ces comprimés que vous voyez devant vous ici, c’est pour aider certains patients soufrant des maux de tête, des maux de vendre ou du palu que la pharmacopée n’a pas pu guérir. Ils viennent ici et si j’ai les médicaments pour les soigner, je les soigne. Dans le cas échéant, je donne un calmant pour que le malade puisse se rendre au centre de santé », explique Mamoudou Diao Diallo, le président du district.
Interpellé par rapport à cette situation, le chef du centre de santé de Parawol se dit trouver face à un dilemme.
«La situation à Thiahé Tormosso est un énorme problème pour nous. Parce le président de district, inquiet pour le bien-être de sa population, propose ses services aux patients qui ont besoin d’injection ou de prendre des calmants. Car, il avait été agent communautaire au poste de santé de Sandaly où il a acquis quelques notions rudimentaires. Normalement, ce n’est pas son rôle parce qu’il n’est pas réellement formé pour une telle mission, mais si on l’interdit de faire ce travail brusquement sans trouver quelqu’un du corps pour le remplacer, ce sera aussi compliqué. Parce que pour le moment, ce travail ‘’risqué’’ permet de sauver sinon soulager certains patients de son district», a laissé entendre Souleymane Sidibé.
S’agissant de la source de ravitaillement des médicaments qu’il utilise pour soigner les patients, le président du district se dit être en collusion avec certains agents de santé qui détiendraient des pharmacies à Pita.
Dans sa petite salle de soin, l’une des pièces de sa maison d’habitation, est sans aucune mesure d’hygiène. Sur des planchettes, les comprimés sont exposés et des seringues suspendus, çà et là, au mur.
Avec ces conditions précaires et insalubres, le président du district tout comme ses patients, s’exposent sciemment ou inconsciemment à de graves risques sanitaires. Car, en matière de soin de santé, l’erreur n’est pas permise. Mais comme on le dit souvent, à défaut de la maman, on se contente de la grand-mère.