À la faveur d’une conférence de presse tenue dans la soirée de ce vendredi 29 novembre 2024, l’artiste Natu Camara a présenté son tout nouveau single intitulé Sinkomina ou Woulou körö. Une chanson patrimoniale interprétée dans les années 1970 par Salif Kaba Kabisko du célèbre Bembeya Jazz National que l’ancienne sociétaire du premier groupe de rap féminin Ideal Black Girls, a concoctée pour la remettre au goût du jour.
Par ce single, Natu Camara dit vouloir célébrer une icône de la musique guinéenne en reconnaissance à son talent, son impact culturel et son rôle dans la promotion de l’identité nationale.
Pour cette jeune artiste, honorer les anciennes figures permet de rappeler leur parcours et leur dévouement, tout en encourageant les jeunes talents à poursuivre leurs rêves et en valorisant leur héritage culturel.
Car, de l’avis de Natu, ces artistes ont souvent porté la voix de la Guinée sur la scène mondiale, que ce soit par leurs chansons, leurs collaborations ou leurs messages universels. Les célébrer, c’est aussi reconnaître leur rôle d’ambassadeurs culturels, selon la conférencière.
L’un des regrets qu’éprouve l’artiste est d’avoir sorti ce single alors que le célébrissime saxophoniste Maître Barry n’est plus de ce monde.
Présent à la conférence, le journaliste culturel et également ancien Directeur national de la Culture Jean-Baptiste Williams trouve Natu sur la voie de la consécration internationale, parce qu’ayant la tête sur les épaules et connaissant ce qu’elle veut.
Tentant de remémorer la mémoire, JB Williams a rappelé que Woulou körö est une chanson patrimoniale qui n’a été interprétée par le Bembeya qu’en 1970. Et que cette chanson a été rendue célèbre grâce à Kadé Diawara, l’Archange du Manding.
“Aux premières heures de l’indépendance, Tonton Alpha Ibrahima Mongo Diallo, ancien journaliste sportif et politique, ancien ambassadeur, ancien président du Comité olympique et ancien ministre de l’information, fut le premier, au Camp Soundiata Keïta de Kankan, à voir cette jeune dame entonner cette chanson. Quand Emmanuel Katy aussi faisait la ronde des foyers franco-guinéens, pour organiser le concours de chanson vernaculaire, c’est à cette occasion que Kadé Diawara a été présentée. La chanson est arrivée à Conakry. Mais ce n’est pas Kadé aussi qui est l’auteure attitrée de la chanson. Parce qu’il y a plein de chansons de patrimoine qui, en fait, n’ont pas d’auteurs”, a rappelé Jean-Baptiste Williams, citant Soundiata, Djandjon et Mali Sadjo, entre autres.
La Guinée, riche en diversité musicale, a vu émerger des artistes qui, grâce à leur art, ont marqué des générations et transcendé les frontières. À travers leurs paroles, leur style et leur engagement, ces artistes incarnent des valeurs importantes, comme la paix, l’amour ou encore la résilience, que Natu Camara trouve essentiel de transmettre.
Ancienne sociétaire du premier groupe de rap féminin Ideal Black Girls, Natu Camara a fait son chemin en Guinée avant de partir s’installer à New York.
