« J’ai fait le tour de la table avec tous les Ministres. J’ai posé la question à chacun. La réponse a été unanime : oui au principe de la réforme constitutionnelle engagée… »
Avec ses propos, le Premier ministre vient d’engager la responsabilité de tous les membres de son gouvernement. Plus aucun des ministres ne peut se soustraire aujourd’hui de la voie tracée par Alpha Condé.
Que dire devant l’histoire ?
Une révision constitutionnelle très risquée et qui ouvrira un troisième mandat pour Alpha Condé.
À l’instar du Burkina Faso, c’est un Conseil des ministres qui a donné son quitus à Blaise Compaoré de réformer la constitution et lorsque le peuple burkinabè s’en est opposé, les premières victimes ont été les membres de son gouvernement.
L’un des premiers actes pris par les autorités de transition, a été d’exclure du gouvernement tous ses membres qui ont assisté à ce fameux Conseil des ministres puis des arrestations.
Ce fait est d’ailleurs la principale ligne de défense du général Djibril Bassolé qui n’a cessé de le marteler durant son procès à Ouagadougou.
« Je n’ai pas assisté au Conseil des ministres qui a décidé de la réforme constitutionnelle de Blaise. Donc, je ne suis pas intéressé… », a-t-il clamé.
Un cas d’exemple qui doit suffisamment inspirer tous les membres du gouvernement Kassory aujourd’hui.
Désormais, il est du droit le plus absolu de chacun des ministres de ce gouvernement de définir librement mais clairement et publiquement sa position sur ce débat portant sur le projet d’une nouvelle Constitution en Guinée. Surtout après cette sortie médiatique retentissante et on ne peut plus claire du Premier ministre Kassory. Une interpellation qui s’adresse particulièrement à certains ministres comme Tibou Kamara et Aboubacar Sylla dont les positions sont vivement attendues par l’opinion nationale et internationale.
En tout cas, selon une source proche du Premier ministre Kassory Fofana, cette demande individuelle de son staff s’est déroulée en deux temps. Le mardi le 21 mai et le mardi 28 mai pour les absents. Et notre source se veut formel en affirmant qu’aucun des ministres ne peut se soustraire des propos du Chef du gouvernement.