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Débat d’orientation budgétaire : Dansa Kourouma met les pieds dans le plat    

Le document de la programmation budgétaire pluriannuelle a été présentée ce 2 juillet 2021 à l’Assemblée nationale par le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté. Dr Dansa Kourouma, le président du CNOSCG, a représenté ses pairs des organisations de la société civile à ce débat d’orientation budgétaire. Dans son intervention, il a touché où ça fait mal. « Allons-nous continuer à brader les ressources du pays pour des soins à l’étranger ? Nous pouvons fermer nos frontières avec le Sénégal, mais les hôpitaux sénégalais sont bondés de malades guinéens de tout âge. J’en souffre dans ma chair que les accidentés de la circulation ou domestiques décèdent du fait des mauvaises conditions de transport ou par retard des premiers soins… », a-t-il souligné.

S’il salue l’instauration de ce débat, il regrette tout de même le fait que le budget ne prenne pas certaines situations en compte : « Le débat d’orientation budgétaire est une avancée, mais il est impuissant face aux problèmes du pays dont le manque de dialogue citoyen et institutionnel sur toutes les questions d’intérêt national, dont l’adoption de la budgétisation sensible au genre, aux enfants et aux jeunes mais aussi résistant à la corruption (dépenses courantes élevées, taux d’exécution sectoriel faible)

L’autre point sur lequel le président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne (CNOSCG) s’est appesanti, cc’est la corruption devenue endémique dans le pays. D’abord, il désapprouve la politique menée avec l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) pour éliminer la pauvreté. Selon lui, « la création de la prospérité seulement en distribuant des liquidités à des familles est insuffisante. […] On est un peu en déphasage avec la politique de redistribution de la richesse nationale notamment les initiatives de l’ANIES. Permettez-moi de vous dire que la société civile ne partage pas du tout l’approche utilisée dans le cadre de la réduction de l’extrême pauvreté. Nous avons beaucoup de questions et beaucoup de préoccupations qui ne sont pas prises en compte notamment l’assistanat qu’on est en train de faire à une couche importante de la population. Pourtant, quand cette couche est encadrée, bénéficie d’une bonne éducation, d’une bonne santé et d’un bon soutien, elle peut accroitre la capacité de productivité de notre pays. Donc nous sommes favorables à l’assistanat, mais un assistanat qui aboutit à une autonomisation des communautés. »

Pour Dansa Kourouma, la politique de cadrage budgétaire à moyen terme révèle des incohérences. C’est notamment : augmentation des crédits disproportionnés avec la mobilisation et sécurisation des recettes ; création de structures sans moyens humains et financiers (structures fantômes) ; allocations budgétaires méprisant les capacités de lutte contre la corruption (allocations budgétaires aux différents fonds et agences sans citer l’agence nationale de lutte contre la corruption) ; pauvreté du mécanisme de financement de la lutte contre la corruption.

Pour corriger ces insuffisances, le président du CNOSCG recommande d’allouer les fonds nécessaires au bon fonctionnement des structures de lutte contre la corruption tout en garantissant leur indépendance ; renforcer le dispositif juridique et institutionnel pour favoriser la dénonciation, la poursuite et la répression des actes de corruption.

Sur ce dernier élément le Dr Dansa Kourouma fait des plaidoyers auprès des députés pour la mise en place des textes d’application des lois anti-corruption : « Nous plaidons pour que la représentation nationale se penche sur la nécessité d’appliquer le décret qui a mis l’Agence nationale de lutte contre la corruption, mais aussi la loi anti-corruption. Autre plaidoyer, c’est l’application du décret sur les lanceurs d’alerte. Les rôles de la société civile, en plus des dénonciations que nous faisons, c’est l’alerte sur un certain nombre de fléaux dont la corruption.  Mais s’il n’y a aucun mécanisme de protection, et la loi anti-corruption l’a prévu, les gens hésiteront de dénoncer les cas de corruption. »

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