Comme prévu, l’ancien Président de l’Assemblée nationale Amadou Damaro Camara a comparu lundi 11 décembre pour la suite de son jugement par la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières). L’audience a essentiellement porté sur l’observation par les parties des titres de propriété de Damaro, dont ceux à l’étranger. Mais aussi, ses relevés bancaires et les factures payées à la Société des Eaux de Guinée(SEG) et à l’EDG (Électricité de Guinée) dans le cadre de l’utilisation des 15 milliards de francs guinéens incriminés.
Sur les contrats avec EDG et la SEG, Amadou Damaro Camara a précisé : » il y a un chèque de 291 millions que j’ai signé pour la réalisation des poteaux et de 117 millions GNF pour les levées topographiques et la réalisation de tous les détails de la facture… Le chèque est de 291 985 733 GNF et un autre chèque de 117 480 000 GNF, pour les levés. Mais la SEG n’a pas pu faire les travaux en notre temps, parce qu’entre temps, il y a eu le coup d’État du 5 septembre 2021. C’est le CNT qui a dû le faire avec un montant d’un peu plus de 1 milliard 800… »
En ce qui concerne les titres de propriété, notamment ceux portant sur des propriétés aux États-Unis, il y a eu quelques passes d’armes entre l’avocat de l’État et le prévenu. » La date se trouvant sur les titres originaux en anglais est différente de celle sur les papiers traduits en français. Tantôt c’est 2012 tantôt ces 2013. Cette différence nous fait douter de l’authenticité de ces pièces « , a indiqué Me Baben Camara.
En réplique, Amadou Damaro Camara a dit avoir produit ces pièces, juste à titre d’information. Sinon, a-t-il ajouté, « elles ne font pas objet de poursuite dans cette procédure. 2012 ou 2013, ce n’est pas votre problème, parce que je les ai acquis bien avant d’être au CNT. Donc, avant l’affaire des 15 milliards. J’ai acquis la plupart de mes biens dan les années 90 « .
À cette troisième comparution à la barre, Damaro a réitéré qu’il ne devrait pas être à la barre après avoir aidé la Guinée a obtenir le don des Chinois. » Une fois encore, je me répète, le don était là, mais les partenaires avaient besoin d’un espace viable où faire des études pour l’implantation du nouveau site. Il s’est passé ce qui s’est passé, mais j’ai renoncé à mes faveurs de président de l’Assemblée. J’ai renoncé à un milliard huit cents pour sauver ce don. C’est malheureux aujourd’hui de me retrouver ici pour cette bonne action… », a-t-il déploré
En suspendant l’interrogatoire de la partie civile, la cour a renvoyé l’affaire au 21 décembre 2023 pour la suite des débats.