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Dalaba : vers la restauration de la case de Miriam Makeba

La case de Miriam Makeba, à Dalaba, est un lieu chargé d’histoire, qui symbolise l’engagement politique et culturel de cette célèbre chanteuse sud-africaine dans les luttes pour la libération et les droits humains en Afrique.

En exil en raison de son opposition à l’apartheid, Makeba a trouvé en Guinée un refuge et un foyer dans les années 1960, après que son pays natal lui ait retiré sa citoyenneté. Il s’agit d’un bâtiment conçu dans le style architectural local qui lui a été offert par feu le président Ahmed Sékou Touré.

Peu après, cette résidence est devenue un espace de rencontres et d’échanges culturels, où Makeba recevait des artistes, des militants, des intellectuels, et des chefs d’État africains.

Ayant  vécu et travaillé en Guinée pendant une période cruciale, au moment où plusieurs pays africains accédaient à l’indépendance et recherchaient une unité panafricaine, la chanteuse a non seulement utilisé sa notoriété pour attirer l’attention internationale sur les conditions en Afrique du Sud, mais elle a aussi contribué à enrichir la scène musicale et culturelle guinéenne.

En Guinée, elle a pu enregistrer des chansons en langues africaines locales et intégrer des éléments de la culture guinéenne dans ses œuvres. Sa maison à Dalaba est ainsi devenue un symbole de la solidarité africaine, du panafricanisme et de la résistance culturelle.

Aujourd’hui, cette case quoiqu’en état de dégradation poussée, est un lieu de mémoire qui honore l’héritage de Miriam Makeba en tant que figure emblématique de la lutte contre l’oppression.

Description de la case

La case en délabrement poussé se dresse, solitaire, comme un vestige du passé au quartier Chargeur, dans la commune urbaine de Dalaba. Ses murs, autrefois éclatants, sont aujourd’hui écaillés, parsemés de fissures et de traces de moisissure, témoins du temps qui s’est acharné contre elle.

Les fenêtres, aux vitres  défoncées à maints endroits, laissent le vent s’engouffrer dans l’édifice, créant des courants d’air sinistres et une atmosphère de désolation.

Le toit, quant à lui, a du résister à l’usure du temps. Le plafond, fait à la base du van, se maintient également. Des toiles d’araignée envahissent les coins sombres et les meubles poussiéreux, abandonnés et recouverts d’une épaisse couche de saleté dans cette demeure autrefois vivante, aujourd’hui réduite à une ombre de ce qu’elle fut.

Aux alentours, les mauvaises herbes, à l’allure d”un jardin sauvage, sont perceptibles. La végétation a repris ses droits, grimpant sur les murs et recouvrant les allées de ronces et d’herbes folles. Les arbres, non taillés depuis des années, penchent dangereusement, comme prêts à engloutir la maison dans leur étreinte.

Vers la restauration de la case 

En marge du lancement de la troisième Saison touristique qui avait comme pays invité d’honneur l’Afrique du Sud, une forte délégation sud-africaine est rendue à Dalaba. Elle était conduite par Mme Zizi Lee, petite-fille de l’icône de la lutte pour les droits humains., Miriam Makeba, qui a visité la résidence de sa mère.

Ayant trouvé sur place le doyen Oumar Telly Diallo, gardien des lieux, la fille à l’unique enfant de Miriam Makeba et le fidèle collaborateur de sa défunte grand-mère se sont livrés aux chaudes accolades, en sanglots. Un moment d’intenses émotions qui a marqué plus d’un témoin de la scène.

Dame Zizi Lee a salué la loyauté du gardien qui est resté fidèle à sa grand-mère même après le décès de celle-ci. En outre, elle a annoncé la restauration imminente de la case de la génitrice de sa défunte mère Angela Sibongile Makeba, décédée en 1985.

Miriam Makeba est décédée le 9; novembre 2008 à l’âge de 76;ans. Elle est morte d’une crise cardiaque juste après avoir donné un concert en Italie, dans la ville de Castel Volturno, près de Naples. C’était un concert de soutien contre la mafia et le racisme, causes qui lui tenaient ardemment à cœur.

Mady BANGOURA, de retour de Dalaba, pour Guinéenews

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