Au cœur des montagnes de Dalaba, en Moyenne Guinée, se trouve une maison chargée d’histoires, celle de l’emblématique chanteuse et militante sud-africaine des droits de l’homme, Miriam Makeba. Construite en 1970 sous le régime du président Sékou Touré, cette résidence témoigne d’un passé glorieux mais aujourd’hui elle sombre dans l’oubli. Aujourd’hui, son maintien dépend d’un sexagénaire qui est conscient de l’importance de ce patrimoine culturel. Au lieu de laisser cette maison à l’abandon, ce sexagénaire fait son possible pour préserver les précieux souvenirs de la Diva de l’Afrique.
Miriam Makeba, connue sous le nom de « Mama Africa » était une icône musicale et une militante des droits de l’homme. Durant son exil en Guinée, le président Sékou Touré lui a offert l’asile. En guise de reconnaissance pour son combat pour la justice sociale, il lui donné cette maison de Dalaba, l’une des belles villes de la Guinée.
La demeure a été conçue avec une architecture mêlant des influences africaines et modernes. Composée de trois chambres dont chacune avec sa toilette, un grand salon, une cuisine et un vaste garage, cette maison de Miriam Makeba garde toujours sa beauté ancestrale.
Avec un plafond fait à l’image du toit d’une case orné de petits vans conçus en paille, un mur décoré en ligne laisse apparaître cette ingéniosité africaine de Guinée.
A l’intérieur, l’aménagement est toujours visible avec certains objets comme la table à manger au milieu du salon, des fauteuils, la moquette, les lits dans les chambres, un tableau signé au nom du président Ahmed Sekou Touré accroché dans sa chambre, des livres, sa chaussure de maison et des disques posés dans son armoire.
Cependant, avec la disparition de la chanteuse en 2008, la maison de Dalaba est en train lentement de sombrer dans l’oubli. L’absence d’entretien et de restauration a laissé la maison aux prises avec le temps et les intempéries de la nature. Ceci occasionnant « la ruine de certains meubles et le vol d’autres par des individus inconnus« .
Heureusement, Oumar Telly Diallo, un homme au cœur généreux, a pris sur lui la responsabilité de garder cette maison historique intacte. Ce sexagénaire, dont l’identité est souvent méconnue, agit en véritable gardien du patrimoine. Malgré l’absence de soutien officiel ou de financement pour la préservation de la maison, il se démène pour éviter que les objets de valeur qu’elle contient ne tombent entre les mains de malfrats et ne disparaissent à jamais.
Les efforts de ce gardien sont admirables, « mais il est essentiel que les autorités prennent conscience de l’importance de cette maison pour l’histoire de la Guinée et de l’Afrique. Une maison qui a abrité une artiste engagée qui a utilisé sa voix pour défendre les droits de l’homme et la justice sociale ne devrait pas être laissée à l’abandon« , explique Oumar Telly Diallo.
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En ce qui concerne l’entretien de ce patrimoine historique guinéen, Oumar Telly Diallo apporte des précisions « plusieurs personnalités notamment l’ancien président Alpha Condé, les ambassades de l’Afrique du Sud et des États-Unis, et même le petit fils de Miriam Makeba sont venus voir l’état de cette maison. Mais depuis qu’ils sont partis, il n’y a rien derrière. Comme vous dire que toutes les autorités sont au courant de l’état de délabrement de la maison.
Et aujourd’hui, mon souhait et qu’on entretienne cette maison pour ne pas qu’elle s’écroule parce que c’est un patrimoine. C’est pourquoi, je souhaite d’abord qu’on fasse la cour et puis les autres choses. Il y a des choses qui ont été volées dans la maison tout ça par manque de clôture. »
Cette maison de Miriam Makeba à Dalaba est bien plus qu’une simple propriété en ruine. C’est un lieu de mémoire et de résistance, témoin du mouvement passé de l’Afrique et de la lutte pour la liberté.